Comment expliquer le ralentissement des gains de productivité ?

Ralentissement de la productivité et de la compétitivité en France. Bilan dressé par le CNP.

Le Conseil National de Productivité (CNP en abrégé) a été institué le 23 juin 2018. Composé de onze experts indépendants, il a pour objectif d’analyser les déterminants et les évolutions de la productivité et de la compétitivité en France, en tenant compte des contraintes liées à la zone euro.

Le CNP a rendu public en Avril 2019 son premier rapport en essayant de répondre à la question : « Où en est la France dans la zone Euro qu’il s’agisse de la productivité et de la compétitivité ? ».

Un constat apparaît clairement à la lecture du rapport: la croissance de la productivité s’est nettement ralentie en France depuis la fin des années 1990. Ce constat est important car en toile de fond de la productivité d’un pays, se profile le niveau de la croissance et, bien sûr, de l’emploi.

Pourquoi ce ralentissement ? Il existe, selon le CNP, des raisons communes à un certain nombre de pays d’Europe, mais il existe aussi des raisons qui sont spécifiques à la France.

La première raison de la baisse de la productivité, est la perte de l’industrie et la montée irrémédiable de l’économie des services où les gains de productivité y sont beaucoup plus difficiles à réaliser. L’heure d’un coiffeur reste l’heure de coiffeur. Difficile d’en accroître la productivité.

La seconde raison tient à l’essoufflement, depuis le début des années 2000, de l’apport en gains de productivité des technologies de l’information et de la communication (les « TIC »). Certes, l’intelligence artificielle changera probablement la donne dans les années à venir, mais aujourd’hui, l’économie des « TIC » joue un rôle moindre que par le passé dans la progression de la productivité.

La troisième raison concerne la politique des taux d’intérêt bas qui sévissent, depuis 2015, en France et dans l’ensemble de la zone Euro. Cette stratégie monétaire, voulue par la BCE, a finalement pour conséquence de maintenir à flot des entreprises qui, dans une politique normale des taux d’intérêt, auraient purement et simplement disparu. Ce sont les entreprises « zombies » dont nous avons déjà parlé dans un précédent article. Elles contribuent par leur survie artificielle à freiner la progression de la productivité.

Mais le rapport du CNP va plus loin et pointe du doigt des causes qui sont particulières à la France.

Il en est ainsi de la qualification insuffisante des adultes, comparée aux autres pays de la zone Euro, ceci résultant d’une politique inadaptée de la formation continue. Ce phénomène de qualification insuffisante, est particulièrement notable, selon le CNP, dans les postes de management des hommes.

De même, le CNP constate que les performances des entreprises françaises en matière d’innovation demeurent insuffisantes. Ce n’est pas un problème de niveau de dépenses en R&D qui est en cause, mais un problème d’orientation de ces dépenses qui se fait souvent au détriment de l’industrie ou des secteurs porteurs d’avenir.

Pour son premier rapport, le CNP frappe fort et brosse un portrait de la France qui apparaît, sur de nombreux points, préoccupant et que l’on pourrait résumer ainsi : la France, un pays qui dépense beaucoup, mais mal, en effectuant une mauvaise allocation de ces dépenses, ce qui a pour finalité de freiner leur efficacité.

Les constats du CNP laissent apparaître des chantiers d’analyse importants qui permettront, au fil du temps, de résoudre l’énigme d’un pays qui présente de nombreux atouts mais semble les gâcher faute de réformes à la fois ambitieuses et cohérentes.

Article rédigé par Michel TERNISIEN
Économiste et rédacteur pour Le Figaro et Les Echos

Les données statistiques concernant Israël sont fournies par et sous la responsabilité des autorités israéliennes compétentes. L’utilisation de ces données par l’OCDE est sans préjudice du statut des hauteurs du Golan, de Jérusalem-Est et des colonies de peuplement israéliennes en Cisjordanie aux termes du droit international.

copy the linklink copied!Le défi

Au cours des 20 dernières années, la croissance de la productivité a ralenti dans les pays de l’OCDE, faisant naître des inquiétudes quant à l’amélioration des niveaux de vie et à la création d’emplois de qualité. Ce fléchissement de la productivité s’explique à la fois par un moindre accroissement de l’intensité capitalistique (croissance du capital par travailleur) et une moindre croissance de la productivité globale des facteurs (Graphique 2.1). Le ralentissement de l’accroissement de l’intensité capitalistique a été particulièrement prononcé après la crise mondiale de 2008-2009, ce qui donne à penser que les phases de ralentissement économique peuvent avoir des effets durables. À l’inverse, il semble que la faible croissance de la productivité globale des facteurs soit un phénomène structurel antérieur à la crise. Combiné à la baisse prévue du taux d’activité global due au vieillissement de la population, un ralentissement structurel de la croissance de la productivité pourrait avoir pour effet de freiner sensiblement l’amélioration des niveaux de vie (Guillemette and Turner, 2018[1]).

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Graphique 1.1. Ralentissement de la croissance de la productivité au cours des 20 dernières années

Moyenne de l'OCDE

Source : OCDE (2018), Perspectives économiques de l’’OCDE, n 103 (Édition 2018/1), Perspectives économiques de l’OCDE : statistiques et projections (base de données), //doi.org/10.1787/6895b928-fr (consultées le 22 novembre 2018).

 StatLink //dx.doi.org/10.1787/888933972337

Dans de nombreux pays de l’OCDE, la croissance des salaires réels est même inférieure à la croissance de la productivité (Graphique 2.2). On observe ainsi dans nombre de ces pays un découplage entre les salaires moyens réels et la productivité du travail, ce qui signifie que la part du travail dans le revenu des facteurs a diminué (la part du revenu national attribuable à la rémunération du travail sous forme de salaires, rémunérations et autres avantages) 1. De plus, les salaires médians réels ont progressé à un rythme inférieur à celui des salaires moyens réels, dans la grande majorité d’entre eux, si bien que les inégalités salariales se sont creusées2. C’est pourquoi, dans plusieurs pays, les gains de productivité ne se traduisent plus par des hausses de salaires pour l’ensemble des travailleurs (OCDE, 2018[2]; Schwellnus, Kappeler and Pionnier, 2017[3]; Sharpe and Uguccioni, 2017[4]).

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Graphique 1.2. .Découplage entre salaires médians réels et productivité du travail

Économie entière, secteur primaire, secteur du logement, et secteur non marchand non compris, 1995 = 100

Note : Moyenne pondérée par l’emploi dans 24 pays (moyennes mobiles sur 2 ans pour les périodes se terminant aux années indiquées). 1995 à 2013 pour l’Allemagne, la Corée, les États-Unis, la Finlande et le Japon ; 1995 à 2012 pour la France, l’Italie et la Suède ; 1996 à 2013 pour l’Autriche, la Belgique et le Royaume-Uni ; 1996 à 2012 pour l’Australie et l’Espagne ; 1997 à 2013 pour le Danemark, la Hongrie et la République tchèque ; 1997 à 2012 pour la Pologne ; 1996 à 2010 pour les Pays-Bas ; 1998 à 2013 pour la Norvège ; 1998 à 2012 pour le Canada et la Nouvelle-Zélande ; 1999 à 2013 pour l’Irlande ; 2002 à 2011 pour Israël ; 2003 à 2013 pour la République slovaque. Toutes les séries sont ajustées en fonction de l’indice des prix de la valeur ajoutée, hors secteur primaire, secteur du logement et secteur non marchand. Les secteurs qui ne sont pas pris en compte sont les suivants : (Classification internationale type, par industrie (CITI) – Révision. 4. (1) Agriculture, sylviculture et pêche (A), (2) Activités extractives (B), (3) Activités immobilières (L), (4) Administration publique et défense ; sécurité sociale et obligatoire (O), (5) Éducation (P), (6) Santé et action sociale (Q), (7) Activités des ménages privés employant du personnel domestique (T), et (8) Activités des organisations et organismes extra-territoriaux (U).

Source : OCDE (2018[5]), « Découplage salaires-productivité : Quelles conséquences sur les politiques publiques ? », in Perspectives économiques de l’OCDE, Volume 2018 Numéro 2, //doi.org/10.1787/16843436.

 StatLink //dx.doi.org/10.1787/888933972356

Le ralentissement de la croissance de la productivité globale et le découplage entre les salaires médians réels (les salaires des travailleurs « moyens ») et la productivité ont coïncidé avec un phénomène de divergence de plus en plus marquée de la productivité et des salaires entre les entreprises (Encadré 2.1). Tandis que les entreprises situées à la frontière technologique (les 5 % d’entreprises les plus productives au monde) ont enregistré une croissance solide de leur productivité depuis le début des années 2000, les entreprises éloignées de cette frontière ont vu leur productivité stagner, pesant sur le niveau de productivité globale (Andrews, Criscuolo and Gal, 2016[6]). Cette disparité sur le plan de la productivité entre les entreprises s’est accompagnée à son tour d’une disparité salariale (Berlingieri, Blanchenay and Criscuolo, 2017[7]), qui explique pour une bonne part le creusement des inégalités de salaires observées dans plusieurs pays3. En outre, dans un certain nombre de pays, on constate de plus en plus un découplage entre salaires et productivité dans les entreprises situées à la frontière technologique, alors même que ces entreprises ont vu leurs parts de marché progresser. Que ce découplage soit dû à une augmentation des marges bénéficiaires ou de l’intensité capitalistique, ces évolutions ont contribué au découplage global entre les salaires et la productivité observée.

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Encadré 1.1. Dispersion sur le plan de la productivité et des salaires : la logique de la « prime au gagnant »

Les divergences croissantes en termes de productivité et de salaires entre les entreprises pourraient s’expliquer par une dynamique permettant à quelques acteurs de rafler l’essentiel de la mise. Ainsi, alors qu’auparavant, le marché de référence pour les entreprises manufacturières les plus performantes était essentiellement national ou régional, du fait de la baisse des coûts de transport et des droits de douane, ces entreprises peuvent désormais trouver d’importants débouchés à l’international, ce qui renforce leurs économies d’échelle (Autor et al., 2017[8]; Frank and Cook, 1995[9]; Rosen, 1981[10]). L’essor des technologies de l’information et de la communication (TIC), en rapprochant des vendeurs et des acheteurs géographiquement éloignés, a renforcé cette tendance à l’expansion du marché. Les progrès rapides des TIC ont également facilité l’émergence de marchés d’envergure mondiale dans un certain nombre d’activités traditionnelles de services, comme le commerce de détail et les transports, ainsi que de nouveaux services TIC dont le coût marginal de développement est proche de zéro. Dans certains de ces secteurs, y compris les services TIC, le commerce de détail et les transports, les externalités de réseau qui favorisent l’émergence d’un acteur dominant sont de plus en plus marquées. Étayant cette dynamique du « tout au gagnant », des données récentes tendent à indiquer que l’intégration des échanges et la transformation numérique de l’économie ont contribué à la divergence des salaires entre les entreprises les plus performantes et les autres (Berlingieri, Blanchenay and Criscuolo, 2017[7]).

Le découplage global entre les salaires médians et la productivité s’explique en partie par le recul de la part du travail dans le revenu des facteurs dans les entreprises qui opèrent à la frontière technologique (les 5 % d’entreprises les plus performantes en termes de productivité du travail dans chaque groupe de pays, dans chaque secteur et pour chaque année). Dans les pays où la part globale du travail a diminué, on observe un découplage entre les salaires réels et la productivité dans les entreprises situées à la frontière technologique, tandis que les autres catégories d’entreprises ne sont pas concernées Graphique 2.3. Ce phénomène pourrait résulter d’une dynamique du « tout au gagnant », dans la mesure où les entreprises opérant à la frontière technologique tirent avantage des hausses d’économies d’échelle et de gamme induites par la technologie et la mondialisation, pour faire baisser la part de la valeur ajoutée liée aux coûts salariaux fixes (par exemple, en matière de recherche et développement, de conception ou de marketing) et/ou accèdent à une position dominante leur permettant d’augmenter leurs marges (Autor et al., 2017[11]; Calligaris, Criscuolo and Marcolin, 2018[12]; Philippon, 2018[13]). En revanche, on n’observe pas un tel découplage entre salaires et productivité dans les entreprises situées à la frontière technologique basées dans les pays où la part du travail a augmenté, ce qui donne à penser que la dynamique « tout au gagnant » y a été moins prononcée.

Le découplage entre les salaires et la productivité dans les entreprises situées à la frontière technologique coïncide avec une augmentation des parts de marché de cette population d’entreprises. En principe, ce phénomène pourrait être le signe d’un accroissement des pratiques anticoncurrentielles, à mesure que les « entreprises superstar » relèvent leurs marges bénéficiaires. Les données disponibles vont dans le sens d’une vision plus classique qui considère l’augmentation de la concentration du marché comme une évolution temporaire liée au dynamisme technologique. Schwellnus et al. (2018[14]) observent que le découplage entre salaires et productivité dans les entreprises qui opèrent à la frontière technologique est dû principalement au fait que des acteurs dont la part du travail dans le revenu des facteurs est faible accèdent à cette catégorie d’entreprises. Autor et al. (2017[8]) démontrent que la concentration croissante du marché aux États-Unis concerne essentiellement les secteurs qui connaissent une évolution technologique rapide. Il existe cependant un risque qu’au fil du temps, les entreprises déjà à la pointe de la technologie tentent de bloquer les nouveaux entrants par des pratiques anticoncurrentielles (Furman, 2018[15]).

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Graphique 1.3. Salaires et productivité moyens dans les entreprises les plus performantes et les autres

(2001 = 100)

Note : La productivité du travail et les salaires réels correspondent à la moyenne non pondérée entre les entreprises de la valeur ajoutée réelle par travailleur et de la rémunération réelle du travail par travailleur. Les entreprises en pointe sont les 5 % d’entreprises les plus performantes en termes de productivité du travail dans chaque groupe de pays, dans chaque secteur et pour chaque année. Les pays où la part du travail dans le revenu des facteurs a diminué (secteur primaire, secteur du logement, secteur financier et secteur non marchand non compris) entre 2001 et 2013 sont les suivants : Allemagne, Belgique, Corée, Danemark, États-Unis, Irlande, Japon, Royaume-Uni et Suède. Les pays où elle a augmenté sont les suivants : Autriche, Espagne, Estonie, Finlande, France, Italie, Pays-Bas et République tchèque.

Source : Indiquez la source ici. Schwellnus et al. (2018[14]), « Labour share developments over the past two decades: The role of technological progress, globalisation and “winner-takes-most” dynamics », Documents de travail du Département des affaires économiques de l’OCDE n° 1503, //doi.org/10.1787/3eb9f9ed-en.

 StatLink //doi.org/10.1787/888933972375

Le découplage entre salaires et productivité n’est pas limité aux travailleurs médians, mais touche l’ensemble des actifs occupés situés dans la moitié inférieure de l’échelle des salaires (Graphique 2.4). Les travailleurs qui se trouvent au bas de l’échelle salariale (au 10e centile de l’échelle des salaires) ne sont pas mieux lotis que ceux situés au milieu de l’échelle, tandis que les travailleurs situés au sommet de l’échelle ont vu leurs salaires fortement augmenter, l’une des évolutions les plus frappantes observées au cours des deux dernières décennies étant la divergence des salaires entre les 1 % les mieux payés et les autres travailleurs (Alvaredo et al., 2017[16]; Schwellnus, Kappeler and Pionnier, 2017[3]). Ce découplage entre salaires bas à moyens et productivité est allé de pair avec une polarisation des emplois, à savoir la disparition progressive des emplois semi-qualifiés associés à des salaires moyens (Encadré 2.2).

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Graphique 1.4. Découplage entre croissance des salaires dans la moitié inférieure et au sommet de l’échelle de distribution

(1995 = 100)

Note : Moyenne pondérée en fonction du PIB dans 24 pays (moyennes mobiles sur 2 ans pour les périodes se terminant aux années indiquées). 1995 à 2013 pour l’Allemagne, la Corée, les États-Unis, la Finlande et le Japon ; 1995 à 2012 pour la France, l’Italie et la Suède ; 1996 à 2013 pour l’Autriche, la Belgique et le Royaume-Uni ; 1996 à 2012 pour l’Australie et l’Espagne ; 1997 à 2013 pour le Danemark, la Hongrie et la République tchèque ; 1997 à 2012 pour la Pologne ; 1996 à 2010 pour les Pays-Bas ; 1998 à 2013 pour la Norvège ; 1998 à 2012 pour le Canada et la Nouvelle-Zélande ; 1999 à 2013 pour l’Irlande ; 2002 à 11 pour Israël ; 2003 à 13 pour la République slovaque. Toutes les séries sont ajustées en fonction du même indice des prix de la valeur ajoutée pour l’économie entière.

Source : Base de données de l’OCDE sur la distribution des revenus, //www.oecd.org/fr/emploi/emp/basededonneessurlemploi-remunerationsetsalaires.htm

 StatLink //dx.doi.org/10.1787/888933972394

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Encadré 1.2. Polarisation et automatisation

Au cours de ces dernières décennies, les structures professionnelles et sectorielles des marchés du travail des pays de l’OCDE ont connu de profondes transformations. Un processus de désindustrialisation – qui s’est traduit par des transferts massifs d’emplois du secteur manufacturier vers celui des services – est intervenu en parallèle à un processus de polarisation des emplois, qui fait que le nombre d’emplois moyennement rémunérés et qualifiés a diminué par rapport à celui des emplois très qualifiés, et dans une moindre mesure, des emplois peu qualifiés. Le Graphique 2.5 montre qu’entre 1995 et 2015, la part dans l’emploi des travailleurs moyennement qualifiés a diminué d’environ 10 points de pourcentage en moyenne dans tous les pays analysés, tandis que celle des travailleurs peu qualifiés et très qualifiés a augmenté.

Ces transformations peuvent bouleverser la vie des travailleurs et soulèvent d’importantes questions stratégiques. Le redéploiement de l’emploi entre professions et secteurs met les travailleurs face au risque de perdre leur emploi et de devoir ensuite opérer une transition difficile vers un emploi dans une autre profession ou un autre secteur. Même ceux qui sont en mesure de conserver leur emploi sont souvent confrontés à une évolution de la demande de compétences qui exige une réadaptation (Battisti, Dustmann and Schönberg, 2017[17]). De plus, les évolutions divergentes de la demande de compétences dérivant de la transformation des structures sectorielles peuvent influer sur l’évolution des inégalités salariales dans le temps (Acemoglu and Autor, 2010[18]).

Il a été établi que l’aptitude croissante de la technologie à effectuer des tâches répétitives aisément codifiables est un moteur essentiel de la polarisation des emplois (Goos, Manning and Salomons, 2014[19]). Dans le même temps, la délocalisation de la production vers des pays où les coûts de la main-d’œuvre sont plus bas a alimenté les inquiétudes croissantes quant aux effets négatifs de la mondialisation dans les pays développés. L’apparition de nouveaux acteurs, parmi lesquels la Chine qui s’est ouverte à l’économie de marché et a accédé à l’Organisation mondiale du commerce, a intensifié ces craintes et explique le recul de l’emploi dans le secteur manufacturier des pays avancés (Autor, Dorn and Hanson, 2016[20]), et la polarisation des emplois en particulier (Keller and Utar, 2016[21]). À partir des données sectorielles issues de 22 pays de l’OCDE sur les 20 dernières années, l’OCDE (2017[22]) a démontré que la technologie, à travers une utilisation croissante des TIC, a contribué à une polarisation des emplois, alors que l’on observe pas de corrélation similaire pour ce qui est de la mondialisation, que ce soit par le biais de l’intégration d’un pays dans les chaînes de valeur mondiales ou la pénétration des importations chinoises.

Les progrès continus dans le domaine de la numérisation et de l’automatisation risquent d’accentuer la polarisation de l’emploi dans les pays avancés et a même fait naître des inquiétudes quant au risque de voir davantage d’emplois répétitifs détruits que créés, entraînant un chômage technologique (Acemoglu and Restrepo, 2018[23]; Brynjolfsson and McAfee, 2011[24]; Mokyr, Vickers and Ziebarth, 2015[25]). Les travaux d’importance majeure menés par Osborne et Frey (2017[26]) montrent que jusqu’à 50 % environ des emplois pourraient être automatisés aux États-Unis. Dans le cadre de travaux récents (Nedelkoska et Quintini, (2018[27])), l’OCDE dresse un tableau moins radical, suggérant que seul un emploi sur sept dans les 32 pays de l’OCDE analysés est menacé par l’automatisation, mais aussi qu’environ (OCDE, 2015[28]) un tiers des emplois sont susceptibles d’être profondément modifiés. Que les emplois soient complètement détruits ou que leur contenu soit radicalement transformé, dans un cas comme dans l’autre, cela pose d’importants défis pour la formulation des politiques publiques et les systèmes d’apprentissage et de formation tout au long de la vie en particulier.

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Graphique 1.5. Polarisation des emplois

Variations des parts de l’emploi par niveau de qualification des professions (en points de pourcentage), 1995-2015

Note : Les professions très qualifiées comprennent les emplois classés dans les grands groupes 1, 2 et 3 de la CITP-88, autrement dit : Membres de l’exécutif et des corps législatifs, cadres supérieurs de l’administration publique, dirigeants et cadres supérieurs d’entreprise (groupe 1) ; Professions intellectuelles et scientifiques (groupe 2) ; et Professions intermédiaires (groupe 3). Les professions moyennement qualifiées comprennent les emplois classés dans les grands groupes 4, 7, et 8, à savoir : Employés de type administratif (groupe 4) ; Artisans et ouvriers des métiers de type artisanal (groupe 7) ; et Conducteurs d’installations et de machines et ouvriers de l’assemblage (groupe 8). Les professions peu qualifiées comprennent les emplois classés dans les grands groupes 5 et 9 : Personnel des services et vendeurs de magasin et de marché (groupe 5) ; et Ouvriers et employés non qualifiés (groupe 9).

Source : OCDE (2017[22]), « Comment la technologie et la mondialisation transforment le marché du travail », in Perspectives de l’emploi de l’OCDE 2017, //doi.org/10.1787/empl_outlook-2017-7-fr

 StatLink //dx.doi.org/10.1787/888933972413

Un taux d’emploi élevé peut favoriser un large partage des gains de productivité en faisant en sorte que les hausses de salaire profitent au plus grand nombre. Alors que les écarts en matière d’emploi (la proportion de personnes sans emploi parmi la population d’âge actif) ont eu tendance à diminuer, plus d’un quart des personnes qui ne sont ni scolarisées, ni en formation n’ont toujours pas d’emploi rémunéré (Graphique 2.6), les écarts étant particulièrement marqués chez les jeunes, les femmes et les travailleurs âgés. En outre, dans de nombreux pays, une part importante de la main-d’œuvre est sous-employée, soit parce qu’elle travaille moins qu’elle ne le voudrait, soit parce qu’elle n’utilise pas pleinement ses compétences dans son travail (OCDE, 2016[29]). Malgré des progrès satisfaisants constatés dans de nombreux pays, les écarts en matière d’emploi restent particulièrement importants pour les groupes sous-représentés au sein de la population active (par exemple, les jeunes, les femmes et les travailleurs âgés) : comparativement aux hommes d’âge très actif, leur taux d’emploi est inférieur d’environ 20 %. Intégrer les groupes sous-représentés sur le marché du travail est non seulement important pour faire en sorte qu’aucun groupe ne soit laissé pour compte, mais il s’agit aussi d’un moyen essentiel d’améliorer les performances globales en matière d’emploi, en particulier dans les pays où les taux d’emploi des hommes d’âge très actif sont déjà très élevés.

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Graphique 1.6. Les écarts en matière d’emploi demeurent marqués, notamment pour les groupes sous-représentés

1995-2017

Note : Moyenne non pondérée dans 25 pays de l’OCDE, à l’exception du Chili, de la Corée, de l’Estonie, de la Finlande, de l’Islande, d’Israël, du Japon, de la Lettonie, de la Lituanie, de la Nouvelle-Zélande et de la Slovénie). Partie B : Différence entre le taux d’emploi des hommes d’âge très actif (30-54 ans) et les autres catégories (femmes, hommes jeunes et hommes âgés), exprimée en pourcentage du taux d’emploi des hommes d’âge très actif (30-54 ans).

Source : Base de données de l’OCDE sur l’emploi (//www.oecd.org/fr/emploi/emp/basededonneesdelocdesurlemploi.htm) ; OCDE (2018[30]), Regards sur l’éducation 2018 : Indicateurs de l’OCDE, //doi.org/10.1787/19991495.

 StatLink //dx.doi.org/10.1787/888933972432

Dans une certaine mesure, le système de prélèvements-prestations peut corriger la répartition du revenu marchand et faire en sorte que les gains découlant de la croissance de la productivité soient largement partagés avec les travailleurs et leurs familles. Des travaux récents de l’OCDE montrent que la redistribution par le biais du système de prélèvements-prestations a eu tendance à perdre en efficacité depuis le milieu des années 1990. Dans une large mesure, cela traduit un redéploiement des garanties de ressources, des ménages sans emploi vers les ménages actifs (OCDE, 2015[28]; Causa and Hermansen, 2017[31]). Sous l’effet du creusement des inégalités de revenu marchand (revenu avant impôt, hors revenus sociaux) et d’une redistribution moins généreuse, les inégalités du revenu disponible des ménages ont atteint des niveaux sans précédent dans de nombreux pays de l’OCDE. Il en résulte des préoccupations concernant l’équité, la cohésion sociale et la pérennité de la croissance économique (OCDE, 2015[28]; Cingano, 2014[32]).

En résumé, dans la plupart des pays, les gains de productivité résultant des changements technologiques et de la mondialisation n’ont pas été largement partagés avec les travailleurs. Les gains de productivité des entreprises situées à la frontière technologique restent élevés, ce qui donne à penser que seul un petit groupe d’entreprises innovantes est en mesure de tirer pleinement parti des progrès technologiques et de la mondialisation, tandis que de nombreuses autres ont de plus en plus de mal à suivre, ce qui pèse sur la croissance globale de la productivité. Dans le même temps, la répartition des revenus s’est de plus en plus orientée vers le capital au détriment du travail et la répartition des revenus et de la richesse est de plus en plus inégale. La hausse des taux d’emploi a atténué l’aggravation des inégalités de revenu mais n’a pas suffi à la stopper et il reste encore beaucoup à faire pour mieux intégrer les personnes exclues du marché du travail et améliorer l’efficacité de la redistribution par le biais du système fiscal et social.

Références

[18] Acemoglu, D. and D. Autor (2010), “Skills, Tasks and Technologies: Implications for Employment and Earnings”, NBER Working Paper, No. 16082, National Bureau of Economic Research, Cambridge, MA, //dx.doi.org/10.3386/w16082.

[23] Acemoglu, D. and P. Restrepo (2018), “The Race between Man and Machine: Implications of Technology for Growth, Factor Shares, and Employment”, American Economic Review, Vol. 108/6, pp. 1488-1542, //dx.doi.org/10.1257/aer.20160696.

[46] Acharya, V., R. Baghai and K. Subramanian (2013), “Labor Laws and Innovation”, The Journal of Law and Economics, Vol. 56/4, pp. 997-1037, //dx.doi.org/10.1086/674106.

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[16] Alvaredo, F. et al. (2017), “Global Inequality Dynamics: New Findings from WID.world”, American Economic Review, Vol. 107/5, pp. 404-409, //dx.doi.org/10.1257/aer.p20171095.

[6] Andrews, D., C. Criscuolo and P. Gal (2016), “The Best versus the Rest: The Global Productivity Slowdown, Divergence across Firms and the Role of Public Policy”, OECD Productivity Working Papers, No. 5, Éditions OCDE, Paris, //dx.doi.org/10.1787/63629cc9-en.

[43] Andrews, D., G. Nicoletti and C. Timiliotis (2018), “Going digital: What determines technology diffusion among firms?”, Documents de travail du Département des affaires économiques, No. 27, Éditions OCDE, Paris, //www.oecd.org/global-forum-productivity/events/Background-paper-Going-digital-What-determines-technology-diffusion-among-firms-Ottawa-2018.pdf.

[20] Autor, D., D. Dorn and G. Hanson (2016), “The China Shock: Learning from Labor-Market Adjustment to Large Changes in Trade”, Annual Review of Economics, Vol. 8/1, //dx.doi.org/10.1146/annurev-economics-080315-015041.

[8] Autor, D. et al. (2017), “Concentrating on the Fall of the Labor Share”, NBER Working Paper, No. 23108, National Bureau of Economic Research, Cambridge, MA, //dx.doi.org/10.3386/w23108.

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Comment expliquer le ralentissement de la productivité ?

Cette tendance s'explique en grande partie par "un renforcement du poids dans l'économie des secteurs à faibles gains de productivité [...] La « tertiarisation » de l'économie pèse sur l'évolution des gains de productivité, car ils sont moins dynamiques dans les services que dans l'industrie".

Comment Peut

Difficile d'en accroître la productivité. La seconde raison tient à l'essoufflement, depuis le début des années 2000, de l'apport en gains de productivité des technologies de l'information et de la communication (les « TIC »).

Comment peut s'expliquer le ralentissement de l'augmentation de la productivité du travail en France depuis la crise financière de 2008

Ce ralentissement, qui n'est pas spécifique à la France, s'explique sans doute par la conjonction de facteurs ponctuels et de déterminants plus globaux : remontée des prix du pétrole, appréciation de l'euro, craintes de tensions protectionnistes, capacités de production très sollicitées dans certains pays, etc.

Quelles sont les causes de la baisse de la productivité ?

Les 3 raisons qui expliquent la baisse de productivité au travail.
L'environnement de travail. ... .
Le manque de communication. ... .
La mauvaise gestion. ... .
5 astuces pour une matinée productive..
3 conseils pratiques pour améliorer votre concentration..

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