Comment les espaces maritimes contribuent à la mondialisation ?

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          ​En quoi les mers et les océans sont-ils les pivots essentiels de la mondialisation?

A. des espaces au cœur de la

mondialisation

   1. des océans exploités et traversés par de nombreux flux

 ​le processus de mondialisation s’est accéléré pour permettre d’envisager la création d’une « société-monde». Les mers et les océans sont les vecteurs de la mondialisation 

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​   En 1982, la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer (CNUDM ou Convention de Montego Bay) a défini un droit de la mer commun qui garantit la liberté de circulation sur l’ensemble des mers et des océans, place la haute mer sous la tutelle de l’organisation maritime internationale et accorde l’exploitation des ressources aux Etats riverains disposant de Zones Economiques Exclusives, ou par divers acteurs publics ou privés (FTN) dans les eaux internationales ((ou haute mer) où le principe de liberté prévaut : liberté de navigation, de survol, de pêche, de recherche scientifique, de poser des câbles et des pipelines, de construire des îles artificielles, dans le respect des conventions internationales en vigueur.

               2. .. qui dessinent des réseaux et hiérarchisent les espaces

  Les navires marchands empruntent de grandes routes maritimes.
Ce sont des couloirs de quelques kilomètres de large, définis en fonction des points de passage obligatoires (caps, détroits, canaux), des contraintes physiques (force des courants, profondeur, présence de récifs) et des contextes géopolitiques.
​  Ces routes relient entre elles les principaux pôles du commerce mondial.
Ainsi, la route la plus fréquentée relie l’Asie de l’Est à l’Europe occidentale en passant par la mer de chine, le détroit de Malacca, l’océan Indien, la mer Rouge, la Méditerranée, la Manche. Elle est jalonnée de points de passages stratégiques (détroits et canal de Suez)

De façon plus générale, les flux qui traversent les océans sont organisés en réseaux . Ces réseaux relient entre eux les espaces les mieux intégrés à la mondialisation : Asie de l’Est, Amérique du Nord, Europe, Moyen-Orient. D’autres régions sont relativement à l’écart, par exemple l’Océanie et l’Afrique (le continent africain représente 16% de la population mondiale mais seulement 8% des marchandises chargées sur les navires).

La modernisation des communications a aussi, dès le XIXe siècle, utilisé les mers et les océans pour faire passer des réseaux de câbles sous-marins. Des câbles télégraphiques du milieu du XIXe siècle jusqu’aux câbles en fibre optique contemporains, en passant par les réseaux de téléphone, ils traversent les espaces maritimes, conférant une réelle matérialité à nos réseaux de communication. Plus de 90 % des liaisons Internet passent par les câbles sous-marins et rassemblent de nombreuses informations, par exemple les vidéos (de plus en plus nombreuses) mais aussi les transactions financières : plus de 10 trillions de dollars transitent chaque jour via ces câbles.

Les communications par câbles sont à la fois plus sûres, plus rapides et plus rentables que par satellites, même si les révélations d’Edward Snowden ont montré l’ampleur des écoutes opérées par la NSA sur le réseau de câbles mondiaux, des écoutes qui sont également pratiquées par d’autres pays. La maîtrise des techniques de pose de câbles par certaines firmes transnationales et la réglementation sur ces réseaux sont des enjeux stratégiques pour les États dans le cadre de la concurrence économique et politique qu’ils se livrent entre eux

​ ​Les réseaux de câbles sous-marins sont contrôlés et construits par une poignée de firmes privées, principalement nord américaines, européennes et japonaises. Les fournisseurs de contenus, les GAFAM, prennent une part croissante dans la construction et la pose des câbles car la vente de leurs services exigent une bande passante toujours plus grande pour garantir leur qualité. Les autoroutes de l’information dépendent donc d’acteurs privés qui peuvent ainsi réaliser d’immenses profits parce que les usages du numérique sont devenus indispensables.

  ​La Chine est devenu un acteur international dans la construction des réseaux de câbles sous-marins pour deux raisons :
- Les autoroutes de l’information sont partie intégrante des routes de la soie. Ce sont les infrastructures de communication (voie maritime, ports, lignes de chemin de fer, pipeline…) qu’elle bâtit partout dans le monde pour assurer l’approvisionnement en denrées alimentaires, matières premières et sources d’énergie nécessaires à sa croissance économique.
- Elles sont aussi un outil qui lui garantit l’indépendance vis-à-vis des EU et doit permettre aux géants du numérique chinois, les BATX, de concurrencer les GAFAM.

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La géographie des réseaux de câbles sous-marins reflètent les inégalités socio-économiques. Ceux-ci mettent en relation les grands pôles de richesses : Amérique du Nord, Europe de l’Ouest, Asie de l’Est. L’Afrique est, en revanche, une marge, un continent globalement peu intégré à ces flux.

  3. Maritimisation et littoralisation de l'économie mondiale 

La mondialisation est l'ensemble des processus (socio-économiques, culturels, technologiques, etc.) facilitant la mise en relation des territoires et économies du monde entier.

​                        La maritimisation est un processus d'accroissement des échanges internationaux par voie maritime qui s'accélère depuis les années 1970. En effet, le trafic maritime mondial est passé de 2,6 milliards de tonnes en 1970 à 10.7 milliards de tonnes en 2020.: Le transport maritime achemine aujourd’hui 85% du commerce international des marchandises en volume (70% en valeur).

Les mers et les océans offrent de nombreux avantages pour le transport des marchandises : liberté de circulation entre les différentes parties du globe, absence d’obstacle majeur, faiblesse des infrastructures en dehors des ports, les routes maritimes n’étant tracées que par les navires qui les empruntent.

Ces atouts ont été renforcés par la révolution du transport maritime marquée par l’accroissement et la spécialisation des navires, dont les porte-conteneurs sont devenus en quelque sorte le symbole.Le transport des marchandises par conteneurs permet aussi leur transbordement facile et favorise donc la multimodalité. C'est à dire la possibilité d’acheminer des marchandises par plusieurs modes de transport sans les transvaser. Les plates-formes multimodales sont les lieux permettant l’interconnexion des différents modes de transport (route, train, bateau, avion…)

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​La mondialisation des échanges qui accentue la maritimisation de l'économie s’explique aussi par d’autres facteurs :   - autres facteurs techniques  : Baisse du coût du transport  ; Révolution des télécommunications (satellites de télécommunication et réseau Internet)   - facteurs juridiques : baisse progressive depuis 1947 des droits de douane et des lois protégeant les marchés nationaux, sous l’égide des organisations internationales comme  l’OMC.    - facteurs géopolitiques : triomphe du libre échange.

La maritimisation favorise le développement des espaces littoraux  et des grands ports qui centralisent les échanges de marchandises.  Elle contribue donc à la littoralisation (concentration des activité et des hommes sur les littoraux au détriment des régions intérieures) ainsi qu’à la division internationale des processus de production. 

La maritimisation a permis l’émergence de grandes façades maritimes : littoraux qui concentrent un grand nombre de villes portuaires ouvertes aux échanges mondiaux et en liaison avec un arrière-pays. Les plus puissantes sont la Northern Range sur la mer du Nord, les façades pacifique et atlantique américaines et la façade Asie-Pacifique.
Les grands ports appartenant à ces façades concentrent les activités commerciales, logistiques et industrielles

Les infrastructures portuaires ont dû s’adapter à la maritimisation croissante de l’économie. Les ports se sont d’abord agrandis et ils ont modernisé leurs équipements pour accueillir des navires toujours plus grands. Des terminaux spécialisés ont été créés, notamment pour pouvoir faire transiter les conteneurs. L’automatisation de certains terminaux permet d’accélérer les procédures de transbordement. Cette mise aux normes quasi permanente est un enjeu fondamental pour les ports afin d’attirer les navires dans un contexte concurrentiel accru. Le développement des zones industrialo-portuaires est aussi une conséquence de la maritimisation.

Il faut noter que la démaritimisation, qui est le phénomène inverse, existe aussi dans le contexte de mondialisation, car la maritimisation concentre les échanges dans certains ports et en délaisse certains.

Photographie du navire américain USS John S. McCain après la collision, 2017.Basé à Singapour et chargé d’assurer la sécurité de la circulation maritime, le destroyer lance-missiles USS John S. McCain est entré en collision avec le navire marchand Alnic MC navigant sous pavillon libérien à l’entrée du détroit de Malacca le 21 août 2017. Le USS John S. McCain a subi d’importants dommages à bâbord arrière. 10 marins ont été tués et 5 autres blessés

​  Le détroit de Malacca est un espace stratégique situé sur l’une des routes maritimes les plus fréquentées du monde. Situé sur la route qui relie l’Asie de l’Est à l’Europe et au Moyen-Orient, il est aussi un hub régional où les conteneurs sont concentrés puis redistribués vers l’Indonésie, les Philippines et l’Océanie. C’est donc une des routes où les risques d’accidents de navigation sont les plus importants. L’intensité du trafic accroît les risques de collision et d’accidents qui peuvent être mortels ou entraîner des catastrophes écologiques (marées noires par exemple).

Il existe des risques d’incidents diplomatiques entre les pays riverains et utilisateurs du détroit
Le recours à la force est utilisé par l’Indonésie pour défendre ses eaux territoriales dans lesquelles des navires étrangers viennent pêcher, en violation du droit international relatif aux ZEE. 
Cette situation crée des tensions avec les États riverains, Taïwan et la Chine en particulier.
​ La lutte contre la piraterie endémique dans le détroit est également un cas de recours à la force. L’attitude hostile d’un pays qui mettrait en péril la libre-circulation dans la zone pourrait aussi justifier l’emploi de la force, en extrême recours.
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la délimitation des ZEE peut engendrer des tensions, qui peuvent s’exprimer de manière symbolique, en plantant un drapeau sur un fond marin revendiqué comme la Russie en Arctique en 2007 mais qui peuvent aussi se transformer en conflit ouvert entre les acteurs locaux comme en témoignent les heurts entre pêcheurs français et britanniques autour des zones de pêche à la coquille Saint-Jacques ou la guerre en 1982 entre l’Argentine et le Royaume- Uni pour la possession des îles Malouines/Falkland ​

​ ​Certaines zones sont particulièrement disputées par différents acteurs, comme la Mer de Chine méridionale ou encore l’océan glacial Arctique. Ces conflits interviennent quand les frontières sont difficiles à délimiter ou qu’une ressource se situe à cheval sur plusieurs d’entre elles. Ils peuvent aussi être liés à la volonté d’un État d’étendre sa souveraineté en ne respectant pas les règles internationales ​

La maîtrise et la surveillance des mers sont devenues des enjeux de puissance. Cette capacité de projection nécessite porte-avions, sous-marins nucléaires et navires d’escorte. Seuls les Etats-Unis sont à même d’intervenir en tout point du globe grâce à une flotte impressionnante ; mais l’Inde et la Chine, en développant leur marine de guerre et en se dotant de bases militaires, s’affirment comme des puissances maritimes. ​     La compétition pour la domination des mers est particulièrement visible sur les espaces où se concentrent les tensions mondiales :golfe Arabo-Persique, mers de Chine orientale et méridionale, océan Indien, Pacifique oriental où les puissances sont de plus en plus actives pour défendre leurs intérêts

​Les routes maritimes sont les artères du commerce mondial. Le principe du passage des navires doit être garanti et nécessite une surveillance permanente de certaines zones menacées par la piraterie    L’immensité océanique contraint les États qui en ont les moyens à coopérer pour sécuriser les itinéraires et lutter contre les trafics illégaux.

La surpêche concerne plus du tiers des espèces de poissons (contre 10 %en 1974) et menace la subsistance de populations. L’ONU tente d’imposer une gestion durable de l’activité grâce à des sommets mondiaux débouchant sur des moratoires.     Des risques technologiques menacent également les espaces marins et les côtes (marées noires, rejets des usines), et l’Organisation maritime internationale tente d’imposer des règles de plus en plus sévères aux armateurs et aux industriels. Cependant, la pratique des pavillons de complaisance en limite les effets.

L'océan est particulièrement touché par la pollution, notamment par les déchets plastiques. L'immense gyre océanique du « 7e continent », dans l'océan Pacifique, en est devenu le symbole. 
 A cela s'ajoutent la contamination des océans par les polluants d'origine terrestre: pesticides, déchets non traités, métaux lourds...etc

L’océan est devenu un espace prioritaire dans la lutte contre le changement climatique. Les océans sont de puissants régulateurs climatiques grâce à leur capacité d'absorption de la chaleur mais aussi du CO2. Un quart du CO2 produit par l'homme est absorbé chaque jour par les océans. Réservoir d’une biodiversité menacée, l'océan est soumis à des processus comme le réchauffement, l’acidification ou la montée du niveau des eaux qui ont un impact durable sur les écosystèmes mais aussi sur les populations, puisque 40 % des êtres humains habitent actuellement à moins de 100 kilomètres de la mer.

L’immensité des espaces maritimes et la complexité des problèmes qui les affectent nécessitent avant tout une prise de conscience internationale, que certains pays refusent encore, et des réponses à l’échelle mondiale. La montée des eaux liée au réchauffement climatique est l’un des enjeux majeurs, car il menace directement des centaines de millions de personnes vivant sur les littoraux ou à proximité. Certains États insulaires du Pacifique sont déjà condamnés à disparaître. Les migrations des populations victimes est un enjeu social planétaire des décennies à venir

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Pourquoi les espaces maritimes Sont

Quel rôle jouent les mers et les océans dans la mondialisation ?

Pourquoi le commerce maritime est un acteur majeur de la mondialisation ?

Quelle place les mers et les océans occupent elles dans la mondialisation ?