Focus - Actualisation : décembre 2011 Show
ContexteL’alimentation se trouve au cœur de défis environnementaux, sociétaux, économiques, culturels, de santé publique, de relations Nord-Sud et de patrimoine. L’accord de gouvernement 2009-2014 de la Région de Bruxelles-Capitale souligne que "le Gouvernement visera à faire de Bruxelles un exemple en matière d'alimentation durable. […] Pour y arriver il développera un plan stratégique visant à développer l'alimentation durable et l'agriculture urbaine durable à Bruxelles". Le défi consiste à stimuler une alimentation durable pour atteindre les objectifs en terme de santé publique, de bien-être et de qualité environnementale. Impact environnemental de nos habitudes de consommation alimentaireL’impact environnemental de nos habitudes de consommation alimentaire est principalement d’ordre indirect et ce tout au long de la durée de vie de nos produits alimentaires : La production de nos aliments nécessite une importante consommation d’eau, de matières premières (pour la production d’engrais et pesticides notamment) et d’énergie (pour le chauffage des serres, le travail de la terre, la production d’engrais et pesticides,…). Nos modes de production alimentaire entrainent également dans de nombreux cas une érosion des terres, de la déforestation, une perte de biodiversité liée à d’importantes surfaces de monocultures, une surproduction de lisiers (impactant la qualité des eaux souterraines) et de méthane (contribuant au changement climatique ), une baisse importante des populations de poissons liée à la surpêche de certaines espèces. La production alimentaire primaire est réduite en Région de Bruxelles-Capitale. En 2010, la Région comptait 268 ha de surfaces agricoles (65% de champs et 35% de prairies) [Statbel, 2011]. Un recensement effectué en 2004 révèle que la Région Bruxelloise compte 23,16 ha de jardins potagers sur terrains publics, soit 1122 parcelles [Bingen, 2004]. Actuellement Bruxelles-Environnement gère 190 parcelles dans 8 potagers, soit une superficie totale de 2ha, représentant 0,1% des espaces verts gérés par la Région. Ces parcelles sont mises à disposition de ménages bruxellois au moyen de contrats. Une dizaine d’écoles ont également aménagé un potager. Par ailleurs, une enquête téléphonique réalisée en juillet 2011 révèle que 85% des Bruxellois ont accès à un jardin ou une terrasse et que 19% des Bruxellois réalisent du maraîchage urbain (dans un jardin, sur un balcon, sur une toiture plate, …) et ce sans utiliser de pesticides ou d’engrais chimiques (dans presque tous les cas). Environ 80% de l’alimentation consommée fait l’objet d’une transformation par l’industrie agroalimentaire, qui est le troisième secteur industriel en Belgique. Cette transformation et le conditionnement des aliments sont également responsables de nombreux impacts environnementaux, en fonction du type de transformation, du moyen de conservation, de l’emballage, … La Région de Bruxelles-Capitale compte environ 600 entreprises agroalimentaires, dont la majorité sont des PME’s ou des petits ateliers. Le transport de nos aliments est également responsable d’une importante part de leur impact sur l’environnement. En effet, nos aliments doivent être transportés du lieu de production, vers le lieu de transformation ou de conditionnement, ensuite vers le lieu de distribution et enfin vers le lieu de consommation. L’impact du transport des aliments est fonction de la distance, du mode de transport et du taux de remplissage. La distribution des produits alimentaires implique également une consommation d’énergie liée à l’éclairage, à la réfrigération, au chauffage etc. À Bruxelles, en 2007, les produits alimentaires sont principalement distribués par le secteur de la grande et moyenne distribution qui représente 92% du marché alimentaire [Nielsen, 2008]. Enfin, la consommation sensu stricto du produit impacte également notre environnement, en fonction du mode et du temps de cuisson, de la conservation de l’aliment (réfrigérateur, congélateur), du gaspillage alimentaire, du tri des déchets, ... Quantification de cet impactDifférentes études se sont attachées à quantifier les impacts de notre consommation alimentaire, en prenant en compte les impacts liés à l’ensemble du cycle de vie de nos aliments (production, transformation et conditionnement, transport, distribution, consommation, élimination en tant que déchet). L’étude européenne EIPRO [DG JCR, 2006] a quantifié l’impact environnemental des produits dans l’UE des 25, et ce en prenant en compte l’ensemble de leur cycle de vie, et selon les différents domaines fonctionnels de consommation (définition COICOP de l’ONU). Selon cette étude, l’alimentation et les boissons sont responsables pour 20 à 30% des différents impacts environnementaux liés à la consommation dans l’UE des 25. Si l’on considère l’eutrophisation, notre consommation alimentaire (y compris boissons) est responsable de 60% des phénomènes d’eutrophisation rencontrés. Le détail de ces résultats est présenté dans la Figure ci-dessous. Contribution des différents domaines fonctionnels de consommation aux différents impacts environnementaux observés dans l’UE des 25.Source : Environmental Impact of Product (EIPRO) : Analysis of the life cycle environmental impacts related to the final consumption of the EU-25, European Commission (DG JRC), 2006. |