Percer une hemorroide avec une aiguille

Hémorroïdes internes ou externes : définition

Les hémorroïdes sont des formations vasculaires situées autour de l’anus(hémorroïdes externes) et à l’intérieur du rectum (hémorroïdes internes). « Elles sont présentes dès la naissance, sont indolores et n’ont rien de pathologique », souligne la docteure Vianna Costil, gastro-entérologue au Pôle santé à la Défense.

Mais la maladie hémorroïdaire, en revanche, se caractérise par des sensations de tension, des gonflements, des démangeaisons et des brûlures. Le patient présente des veines dilatées qui deviennent douloureuses et sanglantes.

Cette affection est liée à la détérioration des tissus qui, ordinairement, contrôlent l’écoulement des selles. « Le plus souvent causée par la constipation, elle est généralement bénigne et sans gravité », rassure la Dre Vianna Costil. Mais lorsqu’elle persiste ou s’aggrave, il ne faut pas tarder à consulter un médecin.

Lorsqu’une crise survient, il est recommandé de suspendre provisoirement toute activité sportive, car les frottements et la pression sur le périnée (spécialement pour les sports comme l'équitation ou le vélo) accentuent la douleur.

Quels sont les stades de la pathologie hémorroïdaire ?

Le stade de départ des hémorroïdes ne présente pas de signe clinique : « Au stade normal, les hémorroïdes ne se sentent pas et ne se voient pas lors d’une anuscopie. Elles deviennent pathologiques lorsqu’elles se dilatent, font mal et saignent au moment d’aller à la selle. Un traitement local est alors suffisant », souligne la spécialiste.

« Mais à un stade plus avancé, les hémorroïdes sont extériorisées, c’est la procidence ou le prolapsus des hémorroïdes. Au stade ultime, la chirurgie doit intervenir : lorsque les hémorroïdes ne rentrent plus à l’intérieur du rectum. La chirurgie consiste en la ligature des pédicules vasculaires pour empêcher le sang artériel d’arriver dans ces formations», détaille l’expert.

Qui est concerné ?

Les hémorroïdes sont presque inexistantes chez les enfants mais affectent un adulte sur trois et presque un sur deux après 50 ans. 50% des personnes ayant eu des hémorroïdes révèlent avoir eu recours à des traitements pour en venir à bout (source 1).  

Les personnes les plus à risque sont :

  • les femmes enceintes souvent en proie à des crises hémorroïdaires en particulier au cours du troisième trimestre de grossesse, lors de l’accouchement et du post-partum ;
  • les personnes qui souffrent de troubles digestifs ou de maladies intestinales chroniques.

Causes : qu'est-ce qui déclenche la crise ?

Des mécanismes vasculaires ou mécaniques

Deux hypothèses (vasculaires et mécaniques) sont à la base de l’approche thérapeutique actuelle.

  • La théorie vasculaire : selon cette hypothèse, les hémorroïdes sont provoquées par une pression constante ou répétée sur les veines rectales ou anales. La pression est généralement due à des efforts de défécation intenses et prolongés. « L’augmentation de la pression dans les vaisseaux sanguins serait à l’origine de caillots douloureux et de saignements », selon la Dre Vianna Costil.
  • La théorie mécanique : elle opte pour une trop grande laxité des tissus de soutien, fragilisant les hémorroïdes et favorisant leurs saignements et leur extériorisation.

Les facteurs de risque

  • Des efforts physiques intenses et inhabituels ;
  • chez la femme, la période des règles et de la grossesse ;
  • laposition assise prolongée ;
  • le stress ;
  • la constipation ou la diarrhée ;
  • la pratique du coït anal ;
  • la consommation d’alcool ou d’aliments épicés : « c’est souvent ce dont témoignent un grand nombre de patients alors que pourtant aucune étude scientifique ne prouve que les épices ou encore l’acidité ne causent de troubles digestifs ».

Les symptômes d'une poussée hémorroïdaire

Les hémorroïdes évoluent habituellement par poussées. Les symptômes différent en fonction du stade de la maladie.

La douleur lors des premières poussées

La première crise survient le plus souvent lors d’un épisode de diarrhée, de constipation ou encore après un repas copieux, épicé ou accompagné de boissons alcoolisées. Les crises durent dedeux à quatre jours.

À un stade précoce les hémorroïdes peuvent être un motif de consultation parce qu’elles sont douloureuses, parce qu’elles saignent ou parce qu’elles réalisent une procidence ou un prolapsus hémorroïdaire lors de la défécation.

Les signes dont se plaint le patient sont :

  • des douleurs rectales, anales lors de la défécation ;
  • une sensation de chaleur ou de pesanteur périnéale accentuée lors de la selle ou pendant une activité physique.

Des signes de thrombose peuvent ensuite se manifester

  • Des douleurs intenses et de survenue brutale ;
  • une tuméfaction bleutée, douloureuse localisée dans les plis radiés de l’anus ;
  • des gonflements au niveau de l’anus.

Des hémorragies hémorroïdaires doivent alerter

Elles se traduisent par l’émission de sang rouge rutilant lors du passage à la selle mais non mélangé aux matières fécales.

Un prolapsus doit vous pousser à consulter

Le prolapsus ou procidence hémorroïdaire désigne l’extériorisation transitoire (le plus souvent lors de la défécation) ou permanente des hémorroïdes internes. Il est du à la laxité du tissu conjonctif sous-muqueux des hémorroïdes internes. Il est à l’origine d’une gêne mécanique, de suintements et de brûlures anales.

À un stade tardif, un suivi médical s’impose

Lorsque la maladie hémorroïdaire évolue depuis plusieurs années :

  • les douleurs peuvent être quotidiennes ;
  • les saignements sont parfois abondants et responsables d’une anémie ;
  • la procidence peut également être permanente.
  • d’autres symptômes peuvent se surajouter comme les suintements muco-glaireux tachant les sous-vêtements et les démangeaisons (prurit).

Afin de prévenir l’apparition d’hémorroïdes, il peut être nécessaire de :

  • traiter des troubles digestifs chroniques comme les diarrhées ou la constipation ;
  • privilégier les aliments contenant des fibres (crudités, fruits frais, légumes verts, pain au son...) si le transit est difficile ;
  • éviter certains aliments comme les épices, le café ou l'alcool. Ils auraient tendance à accentuer les poussées ;
  • boire suffisamment de liquide (privilégier l’eau) au cours de la journée ;
  • prendre soin de toujours manger le matin ;
  • pratiquer un exercice physique régulier ;
  • éviter de rester assis trop longtemps (ou se lever régulièrement quelques minutes) ;
  • conserver un poids de santé.

L’examen clinique est généralement suffisant pour le diagnostic :

  • Un interrogatoire du patient ou anamnèse (antécédents personnels ou familiaux, régime alimentaire, mode de vie, traitement médicamenteux en cours …) ;
  • Un toucher rectal : il permet de déterminer le stade, l’étendue et la localisation des hémorroïdes ;
  • L’anuscopie : elle permet au médecin d’examiner les hémorroïdes internes.

Si le médecin soupçonne une autre pathologie, d’autres examens peuvent être prescrits (analyses de sang, coloscopie…).

Les traitements contre les hémorroïdes : médicaments, chirurgie, plantes…

Les règles hygiéno-diététiques

La prescription d’un mucilage ainsi que l’augmentation de la ration quotidienne de fibres alimentaires sont recommandées.

Les laxatifs

La prise de laxatifs naturels ou de synthèse permet aussi de diminuer la fréquence des crises hémorroïdaires chez 4 patients sur 10 (source 2).

Les médicaments anti-hémorroïdaires

  • Les topiques locaux à base d’héparine et/ou d’hydrocortisone : ils ont pour but de diminuer la composante inflammatoire de la crise hémorroïdaire. Les traitements locaux contenant un dérivé corticoïde ou incluant un excipient lubrifiant ou un protecteur mécanique peuvent être proposés en cure courte.
  • Les veinotoniques : ils améliorent la circulation veineuse jouent aussi sur la composante œdémateuse de la crise. La diosmine micronisée à forte dose (2 à 3 g) peut être utilisée en cure courte.
  • L’oxyde de zinc et l'oxyde de titane : Nous les retrouvons en suppositoires (Titanoréine®). Ils favorisent la cicatrisation.
  • Des antalgiques et anesthésiques locaux.

Le traitement endoscopique

Il fait appel à des méthodes très diverses qui ont toutes pour but de retendre le tissu de soutien de la muqueuse hémorroïdaire interne. Il se pratique en ambulatoire, sans anesthésie et est généralement bien toléré. Ces techniques sont réservées aux malades souffrant de façon régulière d’une procidence ou de saignements. Les résultats sont bons à court terme dans 75 % des cas mais se dégradent avec le temps (source 2).

Les interventions possibles sont :

  • Les injections sclérosantes : Il s’agit d’injecter un produit chimique, le chlorhydrate de quinine et d’urée, commercialisée sous le nom de Kinurea H®, grâce à une très fine aiguille montée sur une petite seringue, juste au-dessus des hémorroïdes, de façon superficielle. Plusieurs injections seront faites lors d’une séance, au sommet des principales hémorroïdes internes.
  • La ligature élastique : elle consiste à créer une cicatrice renforçant le tissu de soutien au sommet des hémorroïdes. Le moyen d’y parvenir consiste à étrangler une zone superficielle de la muqueuse rectale avec un élastique. La zone étranglée va nécroser et tomber en quelques jours, et laisser place à une cicatrice fibreuse.
  • La photo-coagulation infrarouge : elle peut se faire par les voies naturelles, à travers un anuscope (un spéculum pour anus), à l’aide d’un instrument en forme de pistolet. Ce dernier va délivrer un rayonnement infrarouge qui entraîne une coagulation au sommet de l’hémorroïde traitée. La cicatrisation se fait en trois semaines environ. 
  • La cryothérapie par :
    - cryo-destruction :  la muqueuse sus-hémorroïdaire est congelée pendant 2 à 3 minutes ;
    - cryo-sclérose :  la cryode (électrode utilisée en traitement par l’azote liquide) est appliquée pendant une courte durée n’excédant pas 30 à 60 secondes sur les régions atteintes ;
    - cryo-ligature : le traitement repose alors sur une ligature première de la muqueuse sus-hémorroïdaire qui sera ensuite congelée à l’aide de la cryode.
  • L’électrocoagulation bipolaire.  

Le traitement chirurgical : l’hémorroïdectomie classique

Le traitement chirurgical traditionnel de la maladie hémorroïdaire repose sur une excision et/ou une résection pédiculaire du tissu vasculaire et de soutien des plexus hémorroïdaires. Le traitement chirurgical est proposé après échec des traitements endoscopiques ou parce que la maladie  est trop importante pour laisser espérer une efficacité du traitement endoscopique (c’est le cas des hémorroïdes en permanence extériorisées).

Le délai moyen de cicatrisation est long : il varie selon les séries de 42 à 70 jours.

Les suites post-opératoires sont douloureuses. Elle impose le recours aux dérivés morphiniques et aux anti-inflammatoires non stéroïdiens dans la plupart des cas.

Les autres techniques chirurgicales

Elles sont moins invasives et mieux tolérées :

  • L’anopexie : elle consiste en une résection de la muqueuse rectale à la partie haute des hémorroïdes internes, de leur tissu de soutien et une suture. L’avantage de cette méthode est qu’elle ne réalise pas de plaie sensible et qu’elle respecte l’appareil sphinctérien. Cette technique est mieux tolérée que la chirurgie classique et ses suites sont plus courtes.
  • Les ligatures sous contrôle doppler :  elle vise à effectuer plusieurs ligatures artérielles des pédicules hémorroïdaires. Le contrôle est obtenu par un guidage doppler et le recours à des points de suture.

La phytothérapie

En cas d'hémorroïdes, prendre, au choix, l'une de ces préparations :

  • par voie orale : en infusion : un mélange de plantes associant cassis feuilles (30 g), vigne rouge feuilles (25 g), mille feuille sommités fleuries (25 g), hamamélis feuilles (20 g). Mettre 1 cuillerée à soupe du mélange dans 125 ml d'eau, laisser infuser 10 minutes. 1 tasse matin et soir, par cure de 20 jours par mois.

Bon à savoir : toutes les préparations pour insuffisance veineuse sont également conseillées :

  • en application locale : ficaire feuilles fraîches, soigneusement lavées. A appliquer localement en cas de crise ;
  • en décoction puis en application locale : bistorte rhizomes finement sectionnés. Mettre 60 g dans 1 litre d'eau, porter à ébullition, laisser infuser 10 minutes, filtrer. Puis incorporer ce mélange à un bain de siège très froid ;
  • en décoction puis en application locale : chêne écorce. Mettre 100 g dans 1 litre d'eau, porter à ébullition pendant 10 minutes, filtrer. Puis incorporer ce mélange à un bain de siège froid.

Aromathérapie

En cas d'hémorroïdes, demander au pharmacien de préparer une pommade et des suppositoires à base d'huiles essentielles de lentisque pistachier, hélichryse italienne, cyprès, lavande aspicdans de l'huile végétale de calophylle. L'association suppositoire et pommade locale pendant 7 jours est très efficace.

Attention, des restrictions existent pour les enfants de moins de 6 ans et les femmes enceintes. Lire impérativement les précautions d'emploi de toute huile essentielle avant utilisation.

Naturopathie

Les conseils naturopathiques peuvent être utiles lors d'hémorroïdes :

  • limiter la consommation de sel ;
  • éviter le café (et les autres boissons à base de caféine), l'excès d'alcool et les aliments pouvant déclencher les hémorroïdes (épices, aliments lourds et gras, charcuterie...) ;
  • privilégier la consommation de vitamine E (céréales complètes, germes de blé, soja, huile d'olive et de colza...), de vitamine C (agrumes...) et de fruits rouges ;
  • boire beaucoup d'eau ;
  • pratiquer une activité sportive car elle renforce les muscles, même ceux du rectum.

Est

Quand la thrombose externe n'est plus œdémateuse, qu'elle est affleurante à la peau, et encore très gênante malgré plusieurs jours de traitement anti inflammatoire notamment, on peut réaliser une incision ou excision, en consultation, sous anesthésie locale.

Comment faire Degonfler une boule Hemoroide ?

Soulager rapidement une crise d'hémorroïdes avec le froid Il va apaiser la douleur et stimuler la circulation sanguine pour dégonfler les vaisseaux concernés. En pratique, on fait un bain de siège dans une bassine remplie d'eau froide (ou dans un bidet si notre salle de bain en est équipée).

Comment inciser une Hemoroide ?

En pratique : Le médecin procède à une incision de l'hémorroïde sous anesthésie locale pour enlever le caillot. Cette intervention doit être faite dès les premiers jours de la crise. La plaie cicatrise en une à deux semaines. Il y a donc quelques saignements légers après l'incision.

Est

Matérialisées par de petits bourrelets brunâtres jaillissant de l'anus, les hémorroïdes externes peuvent provoquer douleurs et démangeaisons, a fortiori en présence d'un caillot de sang. Les efforts répétés à la selle peuvent les fissurer et les faire saigner.