Quelles sont les précautions à prendre avec un pacemaker ?

Validation médicale : 11 December 2015

Plus de 40 000 stimulateurs cardiaques, ou pacemakers, sont implantés chaque année en France. Il ne faut pas avoir peur de ce petit appareil qui sauve des vies et qui a bénéficié ces dernières années de nombreux perfectionnements techniques. Quelques réponses aux questions que vous pouvez encore vous poser vis-à-vis des stimulateurs.

L'Europe compte environ 2 millions de personnes vivant avec un stimulateur cardiaque, appelé pacemaker et posé en raison de la survenue d'un ralentissement ou d'une insuffisance cardiaque.

Qu'est-ce qu'un stimulateur cardiaque ?

Comme son nom l'indique, cet appareil sert à stimuler le rythme du cœur. Il est utilisé lorsque la fréquence cardiaque ralentit trop. Le boîtier du stimulateur cardiaque contient des circuits électroniques qui sont alimentés par une pile. Grâce à ces éléments, l'appareil analyse tout au long de la journée le rythme du cœur, décèle l'apparition d'anomalies et, lorsqu'elles surviennent, déclenche une stimulation électrique qui détermine un battement cardiaque et empêche l'apparition éventuelle d'une syncope.

Le pacemaker n'entre ainsi en action que si le rythme cardiaque devient inférieur à une fréquence seuil, préalablement déterminée, souvent 60 battements par minute. Certains stimulateurs sont aussi dotés d'une mémoire, ce qui offre la possibilité d'enregistrer les informations relatives au fonctionnement cardiaque.

A qui sont destinés les stimulateurs cardiaques ?

Les ralentissements du rythme cardiaque sont fréquents chez les personnes qui vieillissent et peuvent être ou non en rapport avec une maladie cardiaque sous-jacente. Avec l'âge, l'activité électrique cardiaque, qui naît dans les oreillettes, peut ainsi se faire moins régulièrement ou la transmission de l'influx électrique peut être moins efficace des oreillettes aux ventricules cardiaques. Les cardiologues proposent la pose d'un stimulateur cardiaque, lorsque le ralentissement cardiaque ne peut être corrigé par la seule prise de médicaments.

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La pose d'un stimulateur est-elle dangereuse ou douloureuse ?

Certes, la mise en place du stimulateur nécessite une intervention chirurgicale. Mais, il s'agit d'un acte opératoire peu dangereux que l'on effectue chez des malades parfois très âgés. On dispose d'ailleurs d'une grande expérience en la matière puisque les premiers appareils ont été implantés en 1958. Le geste n'exige aucune préparation particulière.

Le plus souvent, il consiste à introduire grâce à une petite incision cutanée une ou plusieurs sondes-électrodes par voie veineuse, en général dans la région de la clavicule, puis à pousser cette ou ces électrodes dans le cœur. Le boîtier du stimulateur est alors connecté aux sondes et implanté sous la peau en dessous de la clavicule. Bien plus rarement, par exemple en cas d'échec d'implantation, il arrive que le chirurgien doive ouvrir le thorax pour mettre en place les électrodes à la surface du myocarde.

En général, la durée d'hospitalisation est très courte et vous pourrez reprendre immédiatement vos activités. Vous vous habituerez très vite à ce petit appareillage d'une trentaine de grammes.

L'implantation du stimulateur n'est habituellement pas trop douloureuse, car la pose se fait en général sous anesthésie locale et, plus rarement, sous anesthésie générale. La douleur post-opératoire est assez modérée.

Doit-on être suivi lorsqu'on porte un stimulateur cardiaque ?

Par la suite, vous devrez voir régulièrement le cardiologue qui a mis en place votre stimulateur pour vérifier qu'il fonctionne bien et que la fréquence cardiaque assurée par l'appareil est bien adaptée à votre état cardiaque. Le rythme des consultations se situe autour de deux fois par an, puis de tous les 3 à 4 mois quand le stimulateur approche du terme théorique de sa durée de vie.

Le cardiologue réglera votre stimulateur à distance grâce à un appareil externe dénommé programmateur, placé temporairement contre la peau. Cet examen est tout à fait indolore. Les malades ayant un stimulateur doivent aussi avoir sur eux un petit carnet, qui mentionne le port du stimulateur et en précise les caractéristiques car il existe plusieurs types d'appareils. Prévenez votre médecin, si vous ressentez des sensations désagréables, que vous pensez être en rapport avec votre stimulateur.

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Quels sont les grands types de stimulateurs mis sur le marché ?

On distingue des appareils de stimulation dits monochambre et d'autres à double chambre.

  • Dans le premier cas, une seule électrode est implantée dans le ventricule droit ou (bien plus rarement) dans l'oreillette droite ; 
  • Dans le second cas, une deuxième électrode est reliée à l'oreillette droite en plus de celle qui a été mise en place dans le ventricule droit, ce qui permet de se rapprocher davantage de la physiologie cardiaque.

Dans la plupart des stimulateurs, la fréquence cardiaque est asservie à l'activité physique du patient ce qui permet d'augmenter le rythme cardiaque lorsque l'on doit assurer un effort.

Combien de temps dure la pile ?

Les stimulateurs actuels sont garantis quatre ans, mais le fonctionnement de la pile au lithium peut être bien plus durable. On ne change en règle générale que le boîtier lors du renouvellement du stimulateur alors que les sondes sont laissées en place. L'intervention est donc encore plus simple que la première fois.

Que faut-il penser des systèmes de détection d'armes installés dans les aéroports ou des systèmes antivols des magasins ?

Le boîtier des stimulateurs est en titane et forme un bon écran à la majorité des interférences électromagnétiques. Pour ce motif, les dangers sont très limités. Malgré tout, ces installations de sécurité peuvent parfois perturber brièvement le fonctionnement des stimulateurs. Il est donc préférable de les éviter, lorsque vous le pouvez, ou tout au moins de ne pas stationner sous les portiques.

Téléphone portable, électroménager, quelles sont les précautions à prendre ?

  • Le port d'un téléphone portable est tout à fait possible. Par précaution, évitez de le mettre en contact rapproché avec le stimulateur. Portez-le plutôt du côté droit du corps. Les téléphones sans fil de maison ne posent aucun problème ; 
  • Les stimulateurs modernes supportent sans problème les interférences électromagnétiques émises par les fours à micro-ondes, les téléviseurs et la majorité des appareils électroménagers à l'exception des plaques à induction équipant certaines cuisines. Par prudence, évitez de manipuler les appareils électriques lorsqu'ils sont branchés ;
  • Vous pouvez être opéré sans difficulté, mais les électrodes du bistouri électrique doivent être laissées à distance du stimulateur ; 
  • Enfin, le traitement par lithotritie (onde de choc créée par un arc électrique) de calculs rénaux, les séances de radiothérapie exigent également des précautions particulières. 

Peut-on faire du sport avec un pacemaker ? 

Avant d'entreprendre toute activité physique, l'accord de son cardiologue est indispensable et une surveillance régulière sera nécessaire. Le plus souvent, une activité d'intensité faible à modérée est conseillée et il est recommandé d'attendre 1 à 2 mois avant de se remettre au sport, temps nécessaire pour que le dispositif se stabilise dans l'organisme.

En revanche, les sport à risque de traumatismes (foot, basket, rugby...) sont contre-indiqués. Ce n'est pas le stimulateur cardiaque qui risque d'être endommagé, car il est bien protégé par un boîtier, mais les sondes, qui peuvent se déplacer et s'abîmer.  

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Quels examens complémentaires peut-on faire avec un pacemaker ? 

Souvent, les personnes portant un pacemaker présentent une ou plusieurs pathologies associées (AVC, cancer, diabète, polyarthrite rhumatoïde...) et la surveillance par imagerie est nécessaire. Prévenez le radiologue si vous devez subir un tel examen. 

Le scanner, le PET scan, la scintigraphie et la radiographie peuvent être pratiqués sans problèmes chez un patient avec un pacemaker. Il n'en n'est en revanche pas de même pour les IRM, qui risquent d'interférer avec le dispositif et donc de perturber son fonctionnement. En raison de ces risques, faire une IRM est donc fortement déconseillée. 

Pourtant en pratique, les médecins peuvent être obligés d'en réaliser une, par exemple lorsque le scanner ne suffit pas pour poser précisément le diagnostic (étendue d'un accident vasculaire cérébral, d'une tumeur, d'une zone inflammatoire en cas de sclérose en plaques, etc.), ce qui fait courir des risques. 

Pour y remédier, l'entreprise de technologies médicales Medtronic a mis au point un pacemaker IRM-compatible : le système Advisa MRI SureScan ®. Ce boîtier, selon son fabricant :

  • Comporte moins de composés ferromagnétiques ;
  • Est mieux protégé, les sondes résistent mieux à l'échauffement causé par l'IRM et ne risquent plus d'être stimulées de manière inappropriée ; 
  • Enfin, il est possible de programmer l'appareil avant l'IRM afin d'éviter la survenue de déprogrammations pendant l'examen et de maîtriser son fonctionnement.

Une étude scientifique de vérification de la tolérance alléguée de ce pacemaker a été effectuée aux Etats-Unis et publiée dans la revue Heart Rhythm le 5 octobre 2010 : sur 464 patients avec un tel pacemaker, 258 ont subi une IRM dans les 12 semaines suivant sa pose. Aucun d'entre eux n'a présenté les complications redoutées liées à l'IRM (arythmie ventriculaire, dysfonctionnement de l'appareil, réinitialisation). Le suivi sur plusieurs semaines n'a pas montré de différence électrique notable entre les 258 patients ayant eu une IRM et le groupe témoin de 206 personnes.

Quels sont les interdits avec un pacemaker ?

Les sports à risque traumatique, en particulier les sports collectifs tels que le football, le basket, le rugby, ceux demandant une utilisation importante des bras comme le volley, le tennis, le badminton, l'escalade, voire le golf et les sports de combats (arts martiaux, boxe…) sont contre-indiqués.

Quelles précautions après la pose d'un pacemaker ?

Évitez les sports (golf, tennis, natation) et les activités exigeantes, comme balayer. Au bout de 2 semaines, vous pouvez reprendre la majorité de vos activités habituelles. Évitez tout type de pelletage. Au bout de 4 semaines, vous pouvez reprendre toutes vos activités habituelles.

Comment surveiller un pacemaker ?

Ce suivi comporte des contrôles télémétriques réguliers (par l'ordinateur dédié au pacemaker) généralement dans le centre où l'appareil a été implanté. Un premier contrôle est effectué 4 à 8 semaines après la pose. Ensuite, les consultations sont prévues tous les 6 à 12 mois.

Est

Il se révèle habituellement par l'extériorisation du boitier ou une usure de la sonde. En revanche un déplacement isolé de la sonde de stimulation est moins fréquent. L'altération de la sonde de stimulation associée à son enroulement constitue le « syndrome Twiddler plus ».