Quel est le record de canicule en France ?

Incendies ravageurs, canicules à répétition, sécheresse record… Météo France dresse mardi le bilan d’un été destructeur mais qui pourrait vite devenir la norme sous les effets du changement climatique. Résultat : l’été 2022 est le deuxième été le plus chaud après 2003, selon des chiffres que dévoilera officiellement l’organisme de météorologie en fin d’après-midi. Les températures ont dépassé en de 2,3 degrés les normales de saison.

Durant la période qui couvre le mois de juin, juillet et août, le thermomètre a indiqué 22,67 degrés en moyenne, contre 23,10 degrés en moyenne en 2003. Il bat tout de même un record, à savoir celui du nombre de jours de canicules, avec 33 au total sur la durée.

La synthèse détaillée des relevés estivaux ne sera dévoilée qu’à 17h mais Météo France confirme déjà que l’été 2022 a été marqué par plusieurs records de température. Comme ces « séries exceptionnelles » de jours de chaleur (plus de 25 °C) consécutifs, par exemple à Marseille depuis le 9 mai, soit déjà 113 jours, laissant loin le précédent record de 102 jours en 2018. À Strasbourg la série dure depuis le 11 juillet, soit déjà 50 jours.

Trois épisodes de canicule en France

À Nice, lundi, on avait relevé 60 « nuits tropicales » consécutives, c’est-à-dire avec une température ne descendant pas sous les 20 degrés, ce qui rend la récupération physique particulièrement difficile. Le précédent record, 58 nuits, datait de 2016. Un phénomène attribué par Météo France à « l’influence d’une température de la Méditerranée élevée ». Car la Grande Bleue a elle aussi souffert d’une vague de chaleur marine, « 4 à 5 degrés » au-dessus des températures normales, menaçant les écosystèmes marins.

La quasi-totalité du pays a suffoqué sous trois épisodes de canicule, le premier dès juin. Au total, 33 jours de vague de chaleur ont été observés sur l’été, un cumul inédit. De nombreux records absolus de chaleur ont été pulvérisés, jusque dans le nord-ouest du pays qui ne fait plus figure de refuge de fraîcheur protégé par l’océan. Le thermomètre a atteint 39,3 °C en juillet à la pointe de la Bretagne, à Brest, et 40,4 °C dans le port normand de Dieppe. La vague de chaleur a été la plus intense dans le Finistère, la Loire-Atlantique, la Vendée ou encore la Seine-Maritime.

VIDEO. La Loire est si sèche qu’on peut la traverser à pied

Combinée à l’absence de pluie, la chaleur a favorisé la sécheresse qui touche la quasi-totalité du pays et rendu la végétation particulièrement inflammable. Les vacanciers ont observé une saison noire de feux de forêts avec 62 000 ha ravagés depuis le début de l’année, contre une moyenne de 8 500 à la même époque, selon les données du Système européen d’information sur les feux de forêt (EFFIS).

« Un été moyen au milieu du siècle »

Le pays a connu des incendies inhabituels, comme celui de Landiras, dans le sud de la Gironde, qui a brûlé en deux fois plus de 20 000 hectares. Et des feux jusque dans des lieux qu’on n’imaginait pas exposés, comme la mythique forêt bretonne de Brocéliande. L’opinion publique a encore été marquée par des épisodes orageux impressionnants qui ont fait cinq morts en Corse le 18 août. Si de tels phénomènes météo exceptionnels ne sont pas directement imputables au changement climatique, celui-ci renforce leur intensité et leur fréquence selon les climatologues.

Et un tel été pourrait ressembler à « un été moyen au milieu du siècle », si les émissions de gaz à effet de serre responsables du réchauffement ne baissent pas nettement, selon les modélisations de Météo France. La lutte contre le changement climatique rythme donc en bonne partie la rentrée, des débats sur les jets privés ou les piscines aux déclarations des membres de l’exécutif, accusées de ne pas en faire assez par l’opposition de gauche et les ONG environnementales.

De nombreux records de chaleur s'apprêtent à être battus ce lundi 18 juillet. (adsbygoogle = window.adsbygoogle || []).push({}); Même s'il s'annonce lui aussi très élevé, ce ne sera pas le cas cependant de l'indicateur thermique national.Cette moyenne est calculée par Météo-France et son niveau maximal s'établit pour l'heure à 29,4 °C.

Brest, Ouessant, Vannes ou encore Rennes, les records de températures promettent de tomber les uns après les autres en ce lundi 18 juillet. Une journée qui, selon Météo-France, devrait être l'une des dix plus chaudes jamais observées en France. Pour autant, l'indicateur thermique national record ne sera, lui, pas battu.

Cette donnée est calculée à partir de la moyenne de mesures quotidiennes de la température de l’air dans 30 stations météorologiques réparties de manière équilibrée sur le territoire métropolitain. Elle permet à Météo-France d'avoir une température moyenne et représentative à l'échelle de l'Hexagone et donc une évolution du climat à partir de cette donnée. Grâce aux mesures disponibles, l'indicateur thermique national peut être calculé depuis 1947.

Battu en 2003, égalé en 2019

L'actuel record, de 29,4 °C, a été mesuré en juillet 2019 et en août 2003. En amont de la vague de chaleur que la France traverse actuellement, Météo-France avait évoqué la possibilité qu'il soit battu. Finalement, cela ne sera pas le cas du fait du contraste de températures entre l'ouest et l'est du pays. 

En 2019 et en 2003, "la chaleur était plus généralisée, plus homogène à l'échelle du pays. Là, on a vraiment une façade ouest avec des valeurs absolument exceptionnelles de températures et la façade est du pays qui est concernée par des températures très chaudes, mais relativement moins élevées. Moyennant les deux, on a des valeurs un petit peu plus faibles", indique le météorologue à Météo-France, Mathieu Sorel. 

Pour autant, souligne-t-il, cette journée du 18 juillet reste exceptionnelle en raison du nombre de records absolus de chaleur en passe d'être battus dans plusieurs villes, notamment en Bretagne. À sa pointe, à Brest, le plus haut jamais atteint jusqu'alors - 35,2°C en 1949 - a ainsi déjà été dépassé en début d'après-midi.

Une augmentation généralisée de la température qui s'inscrit dans un contexte de changement climatique. "On voit que les événements de canicules et de vagues de chaleur sont de plus en plus fréquents, de plus en plus longs, plus précoces aussi et plus tardifs", observe Mathieu Sorel. "Les canicules d'aujourd'hui effacent les records des canicules précédentes, on est donc vraiment dans des événements de plus fréquents et de plus en plus répétés."


Aurélie Loek

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Quelle est la plus grosse canicule de France ?

Les records ont été battus dans plusieurs villes – 39,5°C à Saint-Brieuc, 42°C à Nantes ou 42,6°C à Biscarosse, selon Météo France. Le record absolu dans le pays, 46°C, a été atteint le 28 juin 2019 à Vérargues (Sud).

Quel a été l'été le plus chaud en France ?

Le record absolu en journée, 43°C, a été pour Arcachon** (loin toutefois des 46°C en juin 2019 à Vérargues dans l'Hérault).

Quelle est la pire canicule en France ?

La canicule d'août 2003 a été exceptionnelle par sa durée (deux semaines) entre le 1er et le 15 août, son intensité et son extension géographique. L'été 2003 est le plus chaud jamais observé depuis 1950, rappelle Météo France.

Quel est la plus grosse canicule du monde ?

Le record officiel de chaleur a été enregistré le 10 juillet 1913 à Furnace Creek, dans la fameuse Vallée de la Mort en Californie. La température de l'air a alors été mesurée à 56,7 °C. L'endroit détient même le record de la plus forte température au sol, avec 93,9 °C mesurés le 15 juillet 1972.