L’adaptation au changement climatique désigne les stratégies, initiatives et mesures visant à réduire la vulnérabilité des systèmes naturels et humains contre les effets (présents et attendus) du réchauffement climatique. Le mot adaptation évoque une aptitude à s'ajuster, et donc une vision dynamique voire évolutive du fonctionnement des sociétés. Show
Les stratégies d'adaptation complètent les mesures d'atténuation qui visent, elles, à moins émettre de gaz à effet de serre et à restaurer ou protéger les capacités de puits de carbone des écosystèmes ou agroécosystèmes car même si l'on cessait toute émission de gaz à effet de serre, l'inertie climatique implique des décennies (voire siècles) de perturbations anthropiques du climat. L'adaptation est à la fois individuelle (modifications de comportements) et collective (impliquant tant les collectivités que les entreprises, associations, etc.). Dans plusieurs pays, dont en France (via les PCAET et les SRADDETs par exemple), la législation prévoit d'intégrer l'adaptation dans les processus d'aménagement du territoire et de pilotage du développement durable. Éléments de définition[modifier | modifier le code]Dans le monde[modifier | modifier le code]Au sens large et pour le GIEC l'adaptation au changement climatique est « la démarche d'ajustement au climat actuel ou à venir, ainsi qu’à ses conséquences[2]. Il s'agit à la fois de réduire les effets préjudiciables du changement climatique tout en exploitant les effets bénéfiques »[3]. Les solutions d'adaptation vont varier selon les zones biogéographiques et les contextes loco-régionaux. Leurs enjeux sont plus aigus dans les régions où le climat est déjà extrême (ex : zone polaire et pergélisol, déserts et zones subdésertiques) et dans certaines zones plus vulnérables (polders et îles basses notamment). Ainsi la définition des groupes « prioritaires » ou « activités prioritaires » et la hiérarchisation des enjeux changeront selon le contexte. Et des modes d'exploitation de l'environnement pouvant être incompatibles avec des zones densément peuplées et riches pourraient s'avérer être des facteurs de résilience dans certaines zones de pays en développement[4]. Un facteur important est la « sensibilité » du système (écosystème, agrosystème, infrastructures…) ou de la population dans la région considérée. Cette « sensibilité » est dans ce contexte définie par le GIEC comme « degré d'affectation positive ou négative d’un système par des stimuli liés au climat. L'effet peut être direct (modification d’un rendement agricole en réponse à une variation de la moyenne, de la fourchette, ou de la variabilité de température, par exemple) ou indirect (dommages causés par une augmentation de la fréquence des inondations côtières en raison de l’élévation du niveau marin, par exemple) ». La résilience doit être appréhendée au regard de cette sensibilité non seulement face à un type d'évènement, mais face à une répétition de ces évènements , ou face à la conjonction de plusieurs évènements affectant les entités considérées. Selon la Stratégie internationale de prévention des catastrophes des Nations unies (en), l'adaptation est « l'ajustement dans les systèmes naturels ou humains en réponse à des changements climatiques actuels ou attendus, ou à leurs effets, qui atténue les dommages ou en valorise les bénéfices ». L'UNISDR précise que le concept peut être aussi appliqué à des facteurs non-climatiques comme l'érosion du sol ou de sa surface[5]. Définitions européennes[modifier | modifier le code]Dans son livre vert[6], l'Europe juge que l'adaptation est nécessaire, mais qu'elle ne doit pas faire oublier l'atténuation (mitigation pour les anglophones), car plus le réchauffement sera important « plus les coûts de l’adaptation monteront en flèche. Voilà pourquoi l’atténuation est une nécessité impérieuse pour la communauté internationale ». Dans son livre blanc (2009), l'Europe insiste sur l'adaptation de la gestion des écosystèmes pour les rendre plus robustes et résilients face au changement. Elle propose parmi les actions prioritaires à mener (« UE et États membres ») de « Promouvoir des stratégies destinées à renforcer la résilience face au changement climatique en ce qui concerne la santé, les infrastructures et les fonctions productives des sols, notamment en améliorant la gestion des ressources en eau et des écosystèmes »[7]. L'Europe propose 3 types de stratégies à combiner :
Définitions retenues en France[modifier | modifier le code]Le Conseil économique pour le développement durable a défini l'adaptation[9] comme :
Il s'agit aussi donc d'anticiper les effets des dérèglements climatiques sur l'environnement, et donc sur l'économie, la société, la santé et la vie quotidienne, voire d'en valoriser certains aspects là et quand cela apparaît possible. Le Code de l'environnement précise aussi que la gestion de l'eau « prend en compte les adaptations nécessaires au changement climatique »[11] Histoire de la prise en compte de l'adaptation aux changements climatiques[modifier | modifier le code]Hormis très localement où elle était vitale (aux Pays-Bas, régulièrement menacés par la mer, où un vaste Plan digue a été relancé date de 1953), l'adaptation est restée un sujet secondaire jusqu'à la fin des années 1990, malgré la prise de conscience de l'avancée des déserts (du Sahara et de Gobi notamment). L'adaptation était évoquée lors d'urgences, ou dans les démarches de développement soutenable, derrière les mesures de lutte et d'atténuation. Puis, dans un contexte de crise écologique et socio-économique mondialisées, il est apparu que le monde n'a pas réussi à suffisamment diminuer ses émissions globales de gaz à effet de serre, ni à stopper la dégradation de ses puits naturels de carbone. L'adaptation prend alors une importance croissante, dont dans la négociation internationale[9], avec par exemple la question des réfugiés climatiques et des solidarités Nord-Sud, entre riches et pauvres, ou encore entre régions privées et dotées de ressource en eau. Lors du One Planet Summit (Paris, décembre 2017) la France, la Banque Mondiale et l’ONU ont invité la finance internationale à prendre en compte le climat dans ses investissements ; Des programmes et mesures visant l'adaptation ont été annoncés par la Commission européenne et divers États (dont la France) et par la Fondation Bill Gates, à hauteur de 650 millions de dollars (553 millions d’euros) pour l’adaptation agricole en Afrique notamment. L’AFD s'inscrit dans le projet Adapt’Action (Adaptation de 15 pays vulnérables au changement climatique). Deux banques de développement, cinq alliances représentant plus de 450 signataires issus de 94 pays, et 47 entreprises se sont engagées à créer une plateforme d’incubation (qui devrait financer 100 projets en Afrique en cinq ans, pour l’eau et le climat, en mettant « efficacement en relation les bailleurs et les acteurs de terrain, avec un montant initial de 20 millions d’euros à investir sur la période »). Le rôle des femmes est mis en avant pour l'action contre le réchauffement et pour l'adaptation ; de même pour la micro-finance qui permet aux petits projets locaux de se faire[12]. A l'initiative des Pays-bas, la Global commission on adaptation (GCA) s'est réunie à La Haye le 16 octobre 2018. Cet organisme, présidé par l'ancien secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon, réunit dix-sept pays, dont l'Allemagne, le Canada, la Chine, la France et l'Inde. La GCA s'est engagée à présenter dans un délai d'un an un calendrier de mesures pour faire face aux conditions climatologiques extrêmes attendues. Pour faire le point sur les progrès accomplis, un sommet mondial sur le climat, Climate Adaptation Action Summit, sera organisé en 2020 aux Pays-Bas[13]. Le sommet en ligne « Climate Adaptation Summit 2021 » est organisé par le gouvernement néerlandais les 25 et 26 janvier 2021[14]. Limites des stratégies d'adaptation aux changements climatiques[modifier | modifier le code]Un article de la revue Science du 3 juillet 2015 prévoit que au-delà de 2 °C de réchauffement, il y aura des impacts massifs et souvent irréversibles pour les écosystèmes océaniques et les services qu'ils fournissent ; les options pour la protection, l'adaptation et la réparation deviendraient alors plus rares et moins efficaces[15]. Alexandre Magnan (géographe à l'IDDRI) notait en 2010 que face à des dérèglements qui sont à la fois ponctuels (événements extrêmes, peu prévisibles dont certains ne résultent que des effets de la variabilité climatique et tendanciels) , « « mettre en œuvre » l’adaptation reste un univers de flou » où la communauté scientifique internationale manquait encore de recul et de maturité sur ce sujet « tant du point de vue de ses logiques que de ses formes ». L'adaptation doit elle être un mécanisme de continuité (endiguements, rehaussements, installation de climatiseurs ou de canons à neige dans les stations de sports d'hiver) ou passer par des ruptures (construction sur pilotis ou flottantes..) ou par certains abandons (abandon progressif de zones de polders à la mer par exemple)[16] ? Typologies des stratégies d'adaptation[modifier | modifier le code]Deux grandes formes d'adaptation, complémentaires et nécessaires co-existent :
En réalité ces deux approches sont parfois conjointes et lancées dans l'urgence ; Ainsi selon le CEDD « le Plan Climat adopté en France après la canicule de 2003 peut être interprété à la fois comme une réaction à l’évènement de 2003, et comme une manière d’anticiper des évènements similaires dans le futur »[9], et le système d'alerte qui aurait pu diminuer le nombre de tués par le séisme du 26 décembre 2004 dans l'océan Indien n'a été mis en place qu'ensuite[20]). Hallegatte (2010) a montré que la gestion réactive des risques à la Nouvelle Orléans a conduit à des catastrophes de plus en plus graves et coûteuses ; alors que la gestion proactive et anticipatoire des Néerlandais a permis une maîtrise des risques bien plus efficace[21]. Enjeux[modifier | modifier le code]Financement[modifier | modifier le code]Le secrétaire général des Nations unies António Guterres appelle le 25 janvier 2021 les États et les bailleurs de fonds internationaux à consacrer « la moitié des financements climat à l'adaptation des pays en développement ». Selon l'OCDE, les fonds accordés servent bien plus souvent à soutenir les pays dans leurs efforts de réduction des émissions de gaz à effet de serre (66 % des financements) qu'à les aider à s'armer au plus vite contre les effets du réchauffement (25 %). Selon le rapport 2020 du Global Center on Adaptation (GCA)[22], les fonds consacrés à l'adaptation (environ 30 milliards de dollars par an) couvrent seulement un dixième des besoins des pays en développement à satisfaire en la matière (300 milliards)[23]. Justice climatique et inégalités[modifier | modifier le code]Le dérèglement climatique aggrave souvent les inégalités géographiques, socioéconomiques, sanitaires et écologiques. Si le nombre de victimes directes d'évènements climatiques a pu être divisé par dix grâce aux systèmes de veille et d'alerte, à une meilleure gestion de crise et des risques (OMM, 2009), le bilan humain (réfugiés climatiques, migrants...) et socioéconomique reste lourd ; Pour 8.500 « catastrophes naturelles » comptabilisées de 1970 à 2009, les vingt-cinq qui ont le plus coûté se sont toutes produites après 1987 et dans vingt-trois cas les conditions climatiques étaient responsables, tuant près de deux millions de personnes, et générant environ 1.500 milliards de dollars de dégâts[24]. Le rapport Stern (2006) a montré que l'inaction face au changement climatique aura un coût croissant. Au cœur des processus de gouvernance, de formation et d'information, dans la perspective d'un développement soutenable à moyen et long termes, des enjeux forts de solidarité se dessinent donc ; solidarité riches/pauvres, intergénérationnelle, Nord/Sud, Local/global, homme-nature ou encore coupable/victime des émissions de GES... mais aussi une solidarité intergénérationnelle via la prise en compte par le droit et l'aménagement du territoire des générations futures. Gouvernance[modifier | modifier le code]Des processus de travail collaboratif et solidaire, des transferts de savoir et savoir-faire, pourraient faciliter la rédaction, puis la mise en œuvre et la mise à
jour des volets adaptation des plans climats. De nouveaux processus, mieux partagés et plus anticipatoires de gestion de l'environnement, de gestion de crise, d'aide aux victimes, et en particulier de gestion de l'eau, des sols et des ressources alimentaires, ou énergétiques comptent parmi les enjeux majeurs du XXIe siècle. La question de réserves partagées (alimentaires, foncières, en eau, en semences, etc) est également posée, sous l'égide de l'ONU notamment. Territorialisation[modifier | modifier le code]L'adaptation est à finement territorialiser selon la vulnérabilité du territoire, et donc notamment en fonction de facteurs biogéographique et selon les infrastructures[25] et selon les vulnérabilités propres aux acteurs locaux. Ce travail est rendu délicat par le fait qu'il existe d'importantes marges d'incertitudes temporelle et géographique en matière de prospective climatique. Il est de plus difficile d'appliquer le principe de précaution dans l'aménagement du territoire ; Une part des stratégies d'adaptation restera peut-être théorique car relevant de la précaution, dans un domaine où la prospective repose sur des scénarios de probabilités et non des certitudes absolues, y compris quant à l'ampleur, aux coûts et à la localisation des conséquences attendues, très variables selon les scénarios retenus[9]. Enfin, le potentiel d'adaptation pour les systèmes humains et écologiques est très inégal selon les régions et contextes économiques[26]. La capacité d'adaptation est très liée au développement social et économique (GIEC, 2007) du territoire[27]. Des enjeux plus spécifiquement urbains se dessinent alors que la population mondiale est maintenant plus urbaine que rurale. Une gestion repensée de l'espace urbain, du bâti (qui pourrait être plus végétalisé) et des espaces verts, organisée autour d'une trame verte urbaine[28] pourrait intégrer de nouveaux systèmes de recyclage et de services écosystémiques dans une ville moins artificialisante et plus nourricière (agriculture urbaine) « Associer le climat, l’urbain et la nature dans une même réflexion devient aujourd’hui un enjeu majeur »[29]. Sécurité[modifier | modifier le code]Le rapport n° 5 du GIEC, publié en 2014, mentionne pour la première fois le changement climatique comme un « risque émergent » de conflictualité, perceptible dans la littérature scientifique[30]. Cependant, dès les années 1980, et de manière croissante dans les années 1990, les réflexions des états-majors et des administrations centrales en matière d’environnement, aux États-Unis et au Royaume Uni en particulier, se sont multipliées[31]. Le Conseil de Sécurité des Nations unies discute depuis 2007 les liens entre climat et sécurité[32]. Plus récemment, les stratégies nationales militaires de développement durable, le développement de la géostratégie de l'environnement ou les tentatives d'anticipation des risques climatiques témoignent d’une intensification de l’appropriation de l’environnement et du climat par le monde de la défense[33],[34]. De nombreux travaux explorent les liens de causalité entre changement climatique et conflictualité dans la lignée de l'ouvrage de Harald Welzer "Les guerres du climat". L'hypothèse d'une causalité directe entre changement climatique et conflictualité est cependant contestée au sein de la communauté scientifique dont les travaux portent plutôt sur des causalités indirectes[35]. Cette émergence d'une dimension sécuritaire dans les approches de l'adaptation pose la fois des questions d’ordre structurel et opérationnel pour les armées, tels que le changement de l’environnement opérationnel, le maintien en fonctionnement du matériel, l’approvisionnement énergétique en opération ou encore les impacts environnementaux des conflits avec leurs conséquences sur les populations civiles[36]. Des « plans climat » intégrant un volet « adaptation »[modifier | modifier le code]L'adaptation est devenu l'un des volets des plans climat, dans une démarche de réduction et de gestion des risques et des dommages, préparée et mise en œuvre par des collectivités, entreprises et individus. On cherche à modéliser l'avenir, mais certains acteurs peuvent aussi tirer parti d'éventuelles études rétrospectives (ex : un réchauffement climatique a déjà touché l'Europe et une partie du globe à l'époque carolingienne, qui a contraint une partie de la population à reculer face à la mer (dans les zones correspondant aux actuels pays-bas, une partie de la Belgique et la Flandre maritime française ou le bas-pays du montreuillois) et prospectives, pour chercher à anticiper les effets des bouleversements climatiques attendus, liés notamment au forçage anthropique de l'effet de serre qui pourrait conduire à une augmentation de 2 °C ou plus d'ici 2100. Il s'agit en particulier de se préparer (transition) à mieux ou moins subir une augmentation et une aggravation de la fréquence et/ou de l'intensité d'aléas tels que
L'Europe distingue deux types de mesures :
Mesures « sans regrets »[modifier | modifier le code]Une partie des mesures d'adaptation sont dites « sans regrets », c'est-à-dire qu'elles sont rentables et utiles en soi, ou quelle que soit l’amplitude du réchauffement et le seraient même parfois sans réchauffement. Par exemple, de nouveaux produits assurantiels[39], de nouveaux emplois et matériaux et stratégies urbanistiques seront rentablement créés avec l'isolation thermique passive, le solaire, l'écodomotique, la climatisation passive, etc. L'adaptation consiste aussi - dans certaines régions - à valoriser quelques avantages possibles d'un réchauffement (allongement de période touristique plus au nord, certaines cultures profiteront de l'allongement des périodes de végétation, en Scandinavie par exemple). Une expression franglaise « climate proofing » est apparue, décrivant le processus garantissant la viabilité d'un investissement pour toute sa durée de vie par la prise en compte du changement climatique (y compris pour sa fin de vie / Voir Analyse du cycle de vie). Modes d'adaptation[modifier | modifier le code]Ils concernent à la fois, les biens, les services, l'environnement et les personnes. Différentes stratégies sont possibles et complémentaires, pour adapter notre environnement construit et cultivé pour qu'il résiste mieux aux aléas climatiques attendus ou potentiels, et pour une adaptation préventive des personnes et des systèmes (individuelle et collective), à la fois à des changements pour partie incertains (ce qui passe aussi par des changements de comportements, voire sociétaux). Parmi les stratégies déjà testées ou en préparation figurent :
Variantes géographiques de l'adaptation[modifier | modifier le code]Afrique[modifier | modifier le code]Un programme NECTAR (Négociations Climat pour Toute l'Afrique Réussies) est soutenu par l'Initiative Climat et Développement de la Francophonie (ICDF) lancée en 2005 par l'Institut de l'énergie et de l'environnement de la Francophonie (IEPF) pour aider l'Afrique à intégrer l'adaptation au changement climatique dans ses projets de développement durable, pour la période post-Kyoto (après 2012). Six études sectorielles de l'IEPF ont été publiées en 2008 pour identifier des priorités sectorielles (bâtiments & urbanisme; agriculture, forêts, énergie, eau & assainissement, transport) pouvant servir de base aux négociations internationales[45],[46],[47],[48]. Amérique[modifier | modifier le code]En Amérique du Nord, quelques États ont mis en place des stratégies d'adaptation, et il a fallu attendre l'administration Obama pour lancer des travaux pluridisciplinaires et plus significatifs sur ce sujet. Un budget spécifique a été attribué en 2010 aux CDC (Centers for Disease Control)[49]. Au Canada, en décembre 2020, le gouvernement fédéral s’est engagé à élaborer une première Stratégie nationale d’adaptation aux changements climatiques du Canada[50]. Dirigé par Environnement changements climatiques Canada[51] ainsi que d'autres ministères tels que Services Autochtones Canada[52], cette stratégie vise à mettre en place des solutions d'adaptation en matière de santé, de résilience d'infrastructures, de gestion de l’environnement, de soutenir l'économie canadienne ainsi qu'en matière de gestion de risques liées aux urgences climatiques, et ce, afin de renforcer la résilience des communautés et de mieux les préparer aux effets des changements climatiques. La stratégie comprendra également un système national de surveillance et d’évaluation afin de mesurer les progrès réalisés et d’assurer une meilleure collaboration au sein des acteurs en adaptation aux changements climatiques au Canada. Le Québec a mis en place son plan d'action 2006-2012 sur les changements climatiques et prépare actuellement le Plan d’action 2013-2020 sur les changements climatiques (PACC 2013-2020)[53]. Le site Mon climat, ma santé[54] a été mis en place pour faciliter l'adaptation et diminuer l'impact des changements climatiques sur la santé. Asie[modifier | modifier le code]En Asie, les plans d'actions sont plus réactionnels; visent à agir sur les causes, plutôt que les conséquences, cela dépend tout de même des pays en question. Par exemple la mesure visent a réduire la natalité en chine agit sur la surpopulation; une cause principale du dérèglement climatique. Par contre l'Indonésie a par exemple décidé en 2019 de déplacer sa capitale; Jakarta; sur une autre île moins en proies a la montée des eaux et à la sécheresse des nappes phréatiques[55]. Europe[modifier | modifier le code]Zones à risques de submersions marines, pour l'Europe. Les cartes interactives[56] disponibles en 2012 pour plus de 500 grandes villes européennes, et les études disponibles montrent une grande variation dans la vulnérabilité des régions et villes européennes face au changement climatique[57]. Des esquisses ou propositions de réponses sont présentées dans le rapport Urban adaptation to climate change in Europe (Adaptation urbaine au changement climatique en Europe). Dans le cadre de son programme sur le changement climatique[58], le 29 juin 2007, la Commission européenne a publié et mis en consultation un Livre vert[59] sur « L’adaptation au changement climatique en Europe (sous-titré : les possibilités d’action de l’UE »). Il propose plusieurs possibilités d’action pour traiter les effets du changement climatique. L'étape de consultation s'est terminée en octobre 2007 ; ces deux premières phases devant être le support de débats avant une prise de décision prévue en 2008. Il prône à la fois l'adaptation et l'atténuation. En 2007 la commission a annoncé prévoir la création d'un « groupe consultatif européen sur l'adaptation ». En février 2008, L'UE encourage tous les acteurs à se préparer à vivre avec le changement climatique[60], c'est-à-dire préparer leur adaptation au changement climatique[61],[62], avec une triple priorité concernant l'adaptation :
Les Pays-Bas préparent une dépoldérisation partielle. Des pays baltes (Estonie, Finlande, Allemagne, Lettonie, Lituanie et Pologne) mettent en œuvre un projet ASTRA[63],[64] (Interreg III B) visant à hiérarchiser et localiser les risques et anticiper les effets du changement climatique sur les zones littorales de la Baltique. En 2012, l'Agence européenne de l'environnement a publié un rapport Urban adaptation to climate change in Europe Challenges and opportunities for cities together with supportive national and European policies[65]. Elle héberge également une plate-forme de partage de données et d'informations sur l'adaptation au changement climatique dite Climat-ADAPT, créée en coopération avec la Commission européenne. En avril 2013, la commission a publié sa « Stratégie européenne pour l'adaptation au changement climatique »[66]. En octobre 2020, le Parlement européen adopte le principe d'une méthode consistant à simuler des stress tests d'adaptation au changement climatique des projets qu'elle finance ou cofinance. Ce dispositif aura un fort impact, car l'immense majorité des infrastructures européennes reposent sur des cofinancements communautaires[67]. En France[modifier | modifier le code]Un 1er Plan National d'Adaptation au Changement
Climatique (PNACC) a été lancé en 2011 pour de 5 ans 2011-2015. Il remplace une première « Stratégie nationale d'adaptation au changement climatique » (juillet 20078[68], validée
par le gouvernement en 2006[69] pour préparer le pays à vivre dans un climat modifié, en planifiant l'adaptation de différents secteurs d’activités, avec la société civile, et sous la responsabilité du
Délégué interministériel au développement durable. Elle réévaluait les critères et seuils d'aléas et des vulnérabilités au regard des changements attendus.
…en traitant transversalement de l'eau, la gestion et prévention des risques, la santé et la biodiversité, avec une approche spécifiques pour des secteurs qui seront a priori touché par les changements climatiques que sont l'agriculture, l'énergie, l'industrie, les transports, le tourisme, les banques et les assurances. Une approche par milieux (ville, mers et littoraux, montagne et forêt[70].
Le Grenelle de l'Environnement, les lois Grenelle I et Grenelle II, via notamment la trame verte et bleue, ainsi que le Grenelle de la mer (qui a entamé son travail fin mars 2009) ont aussi traité de l'adaptation. Certaines régions dont la région Rhône Alpes se sont également impliquées en aidant l'élaboration de stratégies locales, en produisant un plan climat régional, en publiant des guides[72]… En décembre 2009, des groupes de travail ont préparé des propositions (« adoptées par consensus ») à soumettre à concertation pour élaboration le premier Plan national d'adaptation au changement climatique, prévu par la loi Grenelle II qui impose par ailleurs aux grandes collectivités d'adopter - avant fin 2012 - un Plan climat-énergie territorial devant s'appuyer sur un bilan des émissions de gaz à effet de serre (BEGES, obligatoire pour toutes « les personnes morales de droit privé employant plus de 500 personnes »). Aux échelles régionales des schémas régionaux du climat, de l'air et de l'énergie (SRCAE) doivent contribuer à la cohérence, et la Trame verte et bleue (TVB) peut, y compris en ville contribuer à une meilleure résilience des écosystèmes et à atténuer les bulles de chaleur urbaine et les chocs thermiques et hydriques attendus (inondations, sécheresses, incendies…).
En 2011 un nouveau Plan national d'adaptation au changement climatique (2011-2015) est adopté en juillet[73], avec 20 domaines, 84 actions déclinées en 242 items, rassemblés autour de 5 axes (qui ne concernent pas l'Outre-mer) :
En 2014, le Conseil économique social et environnemental (CESE) publie un rapport sur l'adaptation de la France au changement climatique[74]. En 2015, le CEREMA (2015) publie un rapport sur le volet « transports » du PNACC[75]). En 2016, le PNACC entre en révision, dont pour se mettre en conformité avec l'Accord de Paris ; En application de la loi relative à la transition énergétique pour la croissance verte (TECV) un décret du 28 juin 2016 relatif aux plans climat-air-énergie (PCAET) prévoit notamment que les territoires concernés (EPCI à fiscalité propre de plus de 20 000 habitants et la métropole de Lyon) réalisent une analyse de vulnérabilité aux effets du changement climatique, et se dotent d'objectifs stratégiques et opérationnels en matière d'adaptation[76]. En 2017, la Stratégie nationale pour la mer et le littoral est publiée. En 2018 33 recommandations sont mises en ligne[77] puis, le 20 décembre le second Plan national d'adaptation au changement climatique (PNACC-2) est publié. Financements des mesures d'adaptation[modifier | modifier le code]Les besoins estimés sont très importants[78]. L'adaptation et la vulnérabilité pourraient être pour partie intégrés (et financés ?) dans la croissance verte[79], mieux prises en compte parmi les critères d'écoélibibilité retenus pour les financements de la coopération international[80]. Des sources identifiées, outre les fonds créés localement ou régionalement existent :
Adaptation des écosystèmes[modifier | modifier le code]La résilience écologique face au « forçage environnemental » est un des facteurs-clé de l'adaptation de l'économie, agricole et forestière notamment. La capacité actuelle des écosystèmes à supporter un réchauffement rapide et le changement global des écosystèmes résultant de la somme des activités humaines, tout en subissant les effets des pollutions et de la fragmentation écologique n'est pas connue. Pour mieux anticiper sur le futur, on essaye de mieux comprendre ce qui est déjà arrivé dans le passé, et à toutes les échelles écopaysagères, et spatio-temporelles (du nanomètre aux échelles planétaires, et de la seconde aux millénaires)[81]. On observe qu'une partie de la faune (oiseaux, certains insectes) a déjà changé ses comportements. La durée de feuillaison a évolué, mais on ignore dans quelle mesure les plantes peuvent par exemple remonter en altitude où elles peuvent notamment se trouver confrontées à un taux d'UV plus élevé, l'absence d'espèces symbiotes (pollinisateur, mycorhizateur…). Le changement climatique peut affecter les organismes directement via des stress physiologiques et indirectement via les modifications de relations entre espèces (modification du réseau trophique et des relations prédateurs-proies notamment). Les effets combinés du changement climatique d'origine anthropique peuvent « altérer les interactions interspécifiques et produire des changements inattendus dans la distribution des espèces, la structure communautaire, et la diversité biologique ». C'est par exemple le cas en forêt méditerranéenne où les actions combinées de l'homme et du changement climatique augmentent les risques d'incendies et fragilisent la végétation[82]. Le changement climatique impacte également les forêts de montagne, notamment en basse altitude et dans des régions déjà chaudes et sèches : diminution des essences les moins tolérantes à la sécheresse remplacées par des feuillus, remontée en altitude des essences vulnérables, allongement de la durée de saison de végétation[83]. En Atlantique, de nombreuses espèces de poissons remontent très significativement vers le nord, mais en raison de la fragmentation croissante des paysages, la faune terrestre (hormis oiseaux et certains insectes) pourrait avoir plus de difficulté à s'adapter en migrant vers des « refuges » que dans les épisodes précédent de réchauffement, dont certains lors du Pléistocène ont aussi été brutaux[84]. Une étude récente n'a pas non plus montré en France de nette remontée de la flore en altitude. Localement des modifications importantes de la flore sont observées, mais il est difficile de faire la part du climat et d'autres facteurs (eutrophisation, évolution de l'occupation des sols (recul du pâturage, boisements), fonte des glaces qui libèrent de nouveaux espaces, etc.)[85]. Notes et références[modifier | modifier le code]
Voir aussi[modifier | modifier le code]Documents[modifier | modifier le code]
Vidéographie[modifier | modifier le code]
Bibliographie[modifier | modifier le code]2005-2010[modifier | modifier le code]
2011-aujourd'hui[modifier | modifier le code]
Guides ou études de cas[modifier | modifier le code]2007-2010[modifier | modifier le code]
2011-aujourd'hui[modifier | modifier le code]
Articles connexes[modifier | modifier le code]
Liens externes[modifier | modifier le code]
Pourquoi YUne augmentation des gaz à effet de serre suite aux activités de l'homme piège une partie de ce rayonnement, ce qui provoque une hausse de la température des surfaces jusqu'à trouver un nouvel équilibre. C'est la cause principale du réchauffement climatique observé ces dernières décennies.
Quelles sont les 4 conséquences du changement climatique ?intensification des précipitations (fortes pluies et grêle) augmentation des cyclones tropicaux violents. augmentation des périodes d'aridité et de sécheresse. recul de la glace de la mer Arctique et de la couverture neigeuse.
Pourquoi le climat devient de plus en plus chaud ?1) Une masse d'air chaud s'accumule dans des conditions d'été calmes et sèches 2) Une pression élevée dans l'atmosphère fait descendre l'air chaud 3) L'air est comprimé et devient encore plus chaud.
Quelle sont les deux origine possible du changement climatique ?Certaines sont d'origine naturelle : par exemple, les marécages ou les zones humides émettent du méthane qui est un gaz à effet de serre, quand la matière organique fermente sous l'effet de l'humidité. Les volcans peuvent aussi émettre des gaz à effet de serre.
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