Peut-on rouler avec un catalyseur défectueux

«Supprimer le catalyseur d'une voiture? C'est vite fait. Et on n'y voit rien. Sauf pour le contrôle technique. Il faut le remettre, pour le contrôle technique», explique Alain*, propriétaire d'un garage genevois. Marc*, qui travaille au secours routier du Touring Club Suisse (TCS), renchérit: «Je vois chaque année des centaines de voitures auxquelles on a enlevé le pot catalytique. Les conducteurs gagnent un peu de puissance et évitent les problèmes d'encrassage qui peuvent survenir dès le cap des 100 000 km.» A Genève et Lausanne, sur cinq garages contactés, un seul déconseille l'opération, devisée à moins de 500 francs. A entendre les garagistes, la manœuvre est anodine. Pourtant, ceux qui roulent sans catalyseur le font au mépris de la loi. Celle-ci interdit depuis 1987 d'enlever cette pièce qui limite l'émission de gaz nocifs pour l'environnement. Les autorités s'avouent incapables d'enrayer le phénomène.

Cette manie touche aussi les conducteurs de scooters. L'entreprise Technopolymer, basée à Balerna (Tessin), vend ainsi des pots «Silent Pro», sans catalyseur, destinés aux deux-roues. Selon la publicité de leur constructeur, pour 150 francs, ils «améliorent les prestations en accélération et vitesse de pointe des scooters». «Ces pièces ne sont pas homologuées en Suisse, admet Robert Maier, de Technopolymer. Mais en Europe, elles le sont. Nous sommes donc un peu obligés de les proposer dans notre pays.» Depuis le début de l'année 2002, ce seul importateur a déjà écoulé presque 1000 pots «Silent Pro».

En ce qui concerne les automobilistes, ce sont surtout les fanatiques du tuning (la modification d'une voiture de série) qui roulent sans catalyseur. Ceci pour augmenter de quelques chevaux la puissance de leur véhicule et de quelques décibels leur rendement sonore. Sur un forum Internet spécialisé, un enthousiaste n'hésite d'ailleurs pas à affirmer: «Je ne conçois pas une «Sub» [Subaru Impreza, ndlr] sans cette modification. Le bruit est certes énorme. Mais question fun, c'est terrible. Maintenant, la mienne bloque à 260 km/h, même avec quatre personnes à bord.» Les risques de tomber sous le coup de la loi sont minimes. Arturo* s'est fait arrêter avec sa Subaru sans catalyseur. «J'ai pris 450 francs d'amende. Maintenant, j'ai mis un faux «cata» et on ne m'a encore rien dit.» Seul impératif, toujours le même: replacer la pièce d'origine pour le contrôle technique.

Pourtant, la pratique du tuning peut être dangereuse, par exemple lorsqu'un véhicule devient surpuissant sans que ses freins ne soient adaptés à sa nouvelle vitesse de pointe. Au niveau de l'environnement, enlever un pot catalytique se révèle très dommageable. «La Suisse doit encore réduire de 60% ses émissions d'oxyde d'azote et de 50% celles de composés organiques volatils par rapport à l'année 2000 si elle veut respecter ses engagements écologiques, explique Manon Delisle, cheffe de la section trafic de l'Office fédéral de l'environnement, des forêts et du paysage. En supprimant le catalyseur, qui réduit très fortement l'émission de ces polluants, on touche donc un domaine des plus sensibles.»

Les autorités estiment presque impossible d'épingler les fraudeurs. «On voit parfois des boulons qui viennent d'être remis en place, se plaint un inspecteur du Service des automobiles vaudois. Mais les conducteurs prétendent qu'ils viennent de changer le pot. Et nous, nous ne pouvons rien faire.» La modification illégale d'une voiture (suppression du catalyseur, modification du moteur, des jantes…) peut coûter jusqu'à 40 000 francs d'amende, engendrer un retrait de permis ou même mener le conducteur en prison. La peine est fixée, entre autres, selon le danger que représente le véhicule trafiqué. Pour des cas «bénins», le conducteur doit s'acquitter d'une amende de quelques centaines de francs et faire contrôler son véhicule. Si la modification entraîne un accident de circulation, il peut être envoyé en prison.

Les contrôles sur routes, qui seuls permettent de surprendre un fraudeur, sont rares. A Genève, ils ont lieu de deux à trois fois par mois. En 2001, seul un conducteur genevois s'est vu retirer son permis pour «modification illicite du véhicule» (la suppression du pot catalytique rentre dans cette catégorie). A l'échelon suisse, la mesure a touché 1141 personnes, soit 40% de plus que l'année précédente. Cette très nette augmentation démontre que le tuning illégal, allant de la suppression du catalyseur à la modification des parties visibles d'une voiture (ailes, jantes, pneus…) a le vent en poupe.

Une nouvelle pratique, toujours illégale, est d'ailleurs en passe de supplanter la suppression du catalyseur: la modification de la partie électronique d'une voiture. D'abord, parce que, selon Michel Matthey, l'essence sans plomb se trouve maintenant partout en Europe. Les voyageurs n'ont donc plus autant d'avantages à faire enlever leur catalyseur. Au TCS, on note que les blocs catalytiques, de mieux en mieux conçus, nuisent moins aux performances d'une voiture. Pour gagner des chevaux, les amateurs préfèrent désormais s'adonner au chip tuning. Cette pratique consiste à remplacer les puces électroniques qui gèrent le moteur d'une voiture. Cela permet par exemple de débrider un véhicule dont la vitesse maximum est limitée électroniquement ou de modifier le comportement d'un turbo pour le rendre plus performant. «C'est un marché porteur», analyse Michel Matthey. Et face à cette nouvelle pratique, les autorités s'avouent «un petit peu désarmées». C'est un euphémisme: «Impossible, sans sortir le moteur de la voiture, d'en contrôler la puissance, constate amèrement Michel Matthey. C'est une manipulation beaucoup trop lourde, on n'a pas les moyens techniques pour ça. Les risques sont donc très limités pour les fraudeurs.»

* Prénoms d'emprunt.

Est

A entendre les garagistes, la manœuvre est anodine. Pourtant, ceux qui roulent sans catalyseur le font au mépris de la loi. Celle-ci interdit depuis 1987 d'enlever cette pièce qui limite l'émission de gaz nocifs pour l'environnement.

Comment savoir si un catalyseur est mort ?

⚠️ Quels sont les symptômes d'un catalyseur bouché ?.
Une perte de puissance du moteur ;.
Des calages et des à-coups fréquents ;.
Une sensation d'étouffement au niveau du moteur ;.
Des difficultés à faire le moteur monter en régime ;.
Un bruit anormal en provenance du catalyseur ;.

Pourquoi le voyant du catalyseur s'allume ?

Le témoin du catalyseur Il indique une défaillance du système d'injection de carburant ou du système antipollution. La plupart des notices d'utilisation sont formelles : s'il est fixe, il faut consulter d'urgence le réseau de la marque et s'il est clignotant vous risquez la destruction de votre catalyseur.

Comment savoir si il faut changer le catalyseur ?

Voici quelques signes que votre pot catalytique peut avoir besoin d'être changé :.
une fumée noire ;.
un bruit métallique ;.
une vibration sous le plancher ;.
un moteur qui cale fréquemment ;.
un manque de puissance à l'accélération..