Show Les outils de l'historien du climat Les historiens du climat, dans leur quête de reconstitution des événements climatiques, sont confrontés au manque de données quantitatives relatives aux périodes antérieures au XVIIe siècle. Les premières mesures du temps qu'il fait, grâce à l'utilisation d'instruments
standardisés, ne sont en effet effectuées qu'à partir de 1654 en Europe : Des témoignages humains Lire le temps dans les arbres Une petite histoire climatique européenne du dernier millénaire Muni des outils et
des méthodes précédemment cités, que nous apprend l'historien du climat sur celui-ci ? En ce qui concerne le premier millénaire de notre ère, les données sont extrêmement fragmentaires. Une trentaine de textes pour la période Ve-VIIe siècles et environ 80 manuscrits pour les VIIIe-Xe siècles nous proviennent du haut Moyen Age, en particulier de monastères irlandais. Il en ressort que des hivers souvent doux, jusqu'en 750 environ, ont permis aux moines, à la recherche du paradis terrestre, de
pratiquer une certaine forme de « navigationde plaisance » et de parcourir une partie de l'Atlantique Nord sur de frêles embarcations! La mention d'icebergs et de volcans actifs laisse penser qu'ils se sont probablement aventurés aux alentours des îles Féroé et de l'Islande… Un optimum climatique médiéval nuancé Les données de l'historien belge Pierre Alexandre, portant sur 3500 références climatiques concernant l'Europe occidentale pour la période 1000-1425, indiquent un
début de deuxième millénaire excessivement humide. De nombreuses inondations sont signalées en Saxe et en L'épopée viking dans l'Atlantique
Nord Les climatologues et les historiens attribuent au réchauffement climatique médiéval la découverte du Groenland, en 982, et de l'Amérique du Nord (Labrador et Terre-Neuve actuels), aux alentours de l'an 1000, par les Vikings. Les données historiques ainsi que l'analyse des variations de la composition isotopique des glaces groenlandaises apportent la preuve que les conditions climatiques dans l'Atlantique Nord sont particulièrement clémentes entre le VIIe et le XIIe
siècle. Le Petit Age Glaciaire La détérioration du climat européen, amorcée au
XIVe siècle, se poursuit au siècle suivant. Des troncs d'arbres fossiles, retrouvés par des botanistes en Angleterre, en Allemagne et en Scandinavie, témoignent de conditions de croissances peu favorables : les anneaux apparaissent extrêmement minces entre 1420 et 1480. En France, les conditions climatiques sous Louis XI deviennent difficiles : neige et pluie sont des éléments fréquents des chroniques. Dans les Alpes, les glaciers confirment leur avancée, entamée vers 1350. Le Vieux Continent
semble s'acheminer graduellement vers la période froide du Petit Age Glaciaire. Les raisons Les raisons de ce phénomène climatique sont encore très controversées. Certains invoquent une diminution cyclique de l'activité solaire ou une éruption volcanique. Des chercheurs américains, britanniques et islandais ayant travaillé dans les régions subarctiques avancent une nouvelle hypothèse. Selon eux, le petit âge glaciaire a été déclenché par quatre grandes éruptions volcaniques survenues dans la deuxième moitié du XIIIe siècle (Geophysical Research Letters, 31 janvier 2011). La baisse des températures qui s'en est suivie a été amplifiée par une modification des courants marins et l'extension des glaces de mer durant l'été qui limitent l'absorption de la chaleur en réfléchissant le rayonnement solaire dans l'espace. Interrogations dès le XIVe siècle Récemment, au-delà de ces travaux, s’est développée une nouvelle littérature économique du climat. Cette new climate economy literature a été popularisée par un article de Melissa Dell, Benjamin F. Jones et Benjamin A. Olken publié en 2014 dans le Journal of Economic Literature. Les auteurs font le point sur les travaux empiriques qui examinent le lien entre températures, précipitations ou évènements extrêmes (tempêtes, etc.) et les variables économiques. Il est à noter que Nordhaus lui-même, dès les années 1970, regrettait l’absence de travaux empiriques permettant de mettre en avant les effets des aléas climatiques sur la croissance notamment. Longtemps, les économistes ont pensé que les éléments géographiques n’étaient pas des déterminants significatifs de la croissance (sauf éventuellement dans certains cas spécifiques). Selon les études empiriques recensées, il ne fait pourtant aucun doute que les chocs climatiques constitueraient bel et bien une entrave à la croissance. C’est au moins le cas pour les pays tropicaux dont les écarts de températures enregistrés engendreraient une volatilité forte des revenus agricoles ou encore du tourisme. On soupçonne depuis des siècles le climat d’être corrélé négativement au revenu (voir par exemple les écrits de l’historien arabe Ibn Khaldoun au 14e siècle ou encore ceux du philosophe des Lumières Montesquieu sur l’excès de chaleur). Il a cependant fallu attendre 2014 pour que les économistes disposent d’un véritable article de référence sur la question et recensent les preuves empiriques des
chocs climatiques sur la croissance. Les premières études économétriques en coupe (qui comparent un échantillon à différents instants donnés), menées notamment par Jeffrey D. Sachs au début des années 2000, montraient déjà des effets de températures élevées sur le revenu par habitant, la productivité agricole et la santé. À partir d’un échantillon mondial, Dell, Jones et Olken indiquent, eux, qu’un degré Celsius supplémentaire se traduirait par 8,5 % de croissance en moins. Selon les travaux menés par Nordhaus en 2006, 20 % des différences de PIB entre les pays africains et les régions les plus riches de la planète s’expliqueraient par des variables géographiques dont la température, les précipitations (via leurs effets sur la qualité des sols) et la productivité agricole. Récemment, une étude de Marco Letta et Richard Tol insiste sur ce point : elle souligne que le changement climatique va accroître davantage les inégalités entre les pays riches et les pays du Sud, ces derniers étant plus vulnérables (forte part du secteur agricole impacté de facto par le changement climatique, accès restreint aux énergies, etc.). Les études le plus récentes menées en panel (permettant de prendre en compte des effets conjugués et dynamiques à la fois dans le temps et l’espace) comme celles de Dell et coll. en 2012 montrent d’ailleurs que des températures élevées handicapent en premier lieu les pays pauvres (1,4 % de croissance en moins pour un degré Celsius supplémentaire). Arnaud Lemaistre, géologue diplômé de l'IGAL, s'est spécialisé dans la médiation et la formation en climatologie et météorologie, en association notamment avec Météo-France et l'université Paris VI. Il a été responsable scientifique, en 2000, de l'exposition Quelles sont les principales fluctuations du climat entre le Moyen Âge et 1900 ?Au cours du XIVe siècle, débute le Petit Âge glaciaire. Cette période climatique plus froide touche l'Europe et l'Amérique du Nord et s'étend jusqu'au milieu du XIXe siècle. Marquée par des étés plus frais, plus humides et des hivers plus neigeux, elle correspond aussi à une avancée importante des glaciers.
Quel etait le climat au Moyen Âge ?Les populations médiévales n'ont pas vécu mille ans sous un climat humide et glacial. Elles ont même connu une longue période de réchauffement climatique ! En fait le climat a évolué au cours du Moyen Âge, tantôt favorisant les cultures tantôt entraînant mauvaises récoltes et famines.
Quelles sont les origines des variations climatiques ?Les facteurs astronomiques influençant le climat sont les variations de l'inclinaison de l'axe de rotation terrestre et les variations de la forme de l'orbite terrestre, ainsi que les variations de la position des équinoxes sur cette orbite.
Quelles sont les causes et les effets du changement climatique ?La combustion de combustibles fossiles produit du dioxyde de carbone, un gaz à effet de serre. Ce gaz est appelé ainsi parce qu'il produit un « effet de serre ». Il réchauffe la planète, tout comme l'intérieur d'une serre est plus chaud que le milieu qui l'entoure.
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