Quelles sont les conséquences du changement climatique sur la planète ?

Le changement climatique dû aux activités humaines provoque des perturbations dangereuses et généralisées dans la nature et affecte la vie de milliards de personnes dans le monde, malgré les efforts déployés pour réduire les risques. Les populations et les écosystèmes les moins aptes à y faire face sont les plus durement touchés, affirment les scientifiques dans le rapport du Groupe de travail II du GIEC.

Le rapport du Groupe de travail II - finalisé et approuvé par 270 auteurs et 195 gouvernements - est l'évaluation la plus poussée des impacts du changement climatique et des stratégies pour s'y adapter depuis la publication du RE5 du GIEC en 2014.
Ce rapport examine les effets du changement climatique sur les écosystèmes et les sociétés humaines, en tenant compte de leurs vulnérabilités et de leur capacité d'adaptation aux changements actuels et futurs. Il souligne les risques liés aux émissions continues de gaz à effet de serre sur l'homme et l'environnement, et analyse les vulnérabilités des différentes régions et systèmes naturels.

Le GIEC (groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat) résume la menace et l'urgence d'agir : "Les preuves scientifiques accumulées sont sans équivoque : Le changement climatique est une menace pour le bien-être humain et la santé de la planète. Tout nouveau retard dans la mise en œuvre d'une action préventive concertée et mondiale en matière d'adaptation et d'atténuation nous fera rater une fenêtre d'opportunités brève, et se refermant rapidement, permettant de sécuriser un avenir vivable et durable pour tous." (D.5.3).

C'est la première fois que le GIEC décrit la menace du changement climatique et l'urgence d'agir comme étant sans équivoque. En août 2021, le rapport du groupe de travail I a déclaré, également pour la première fois, qu'il est sans équivoque que les activités humaines réchauffent la planète ; dans les rapports d'évaluation précédents, le GIEC avait seulement dit qu'il est sans équivoque que la planète se réchauffe.

Ce nouveau rapport dit du "Groupe de travail II" est un "atlas de la souffrance humaine", selon le secrétaire général de l'ONU, António Guterres. En outre, ce rapport examine également les dernières découvertes scientifiques sur les multiples pressions que notre climat à réchauffement rapide exerce sur le monde naturel au sens large.

Plus de 34 000 articles scientifiques sont référencés dans le rapport.

Le changement climatique, engendré par les émissions anthropiques de gaz à effet de serre, entraîne des pertes et des dommages considérables pour la nature et les personnes, et expose nos sociétés et la biodiversité à des risques majeurs et irréversibles : déplacements de populations, tensions géopolitiques, santé, affaiblissement de la production alimentaire, destruction de la nature...

Cela fait plus de 50 ans que les scientifiques alertent sur la réalité du changement climatique en vain... Les décideurs n'ont pris aucune mesure drastique et responsable pour l'empêcher ou l'atténuer. Voici les principales conclusions de ce rapport avec entre parenthèses les paragraphes des citations.

Ainsi, "les actions à court terme qui limitent le réchauffement de la planète à près de 1,5°C réduiraient considérablement les pertes et dommages prévus liés au changement climatique dans les systèmes humains et les écosystèmes, par rapport à des niveaux de réchauffement plus élevés, mais ne peuvent pas les éliminer tous". Soulignons que les politiques et engagements actuels en matière d'émissions placent le monde sur une trajectoire de réchauffement d'environ 2,3 à 2,7°C.

Ce qui signifie que les pertes et les dommages causés par le changement climatique augmenteront rapidement avec la poursuite du réchauffement, créant dans de nombreux cas des risques auxquels les sociétés actuelles et la nature ne pourront pas s'adapter.
L'adaptation au changement climatique peut améliorer le bien-être des populations tout en réduisant les risques liés au changement climatique, mais elle est sous-financée. L'adaptation n'est pas non plus une alternative à la réduction des émissions : si le réchauffement se poursuit, le monde sera de plus en plus confronté à des changements auxquels il est impossible de s'adapter.

Le changement climatique contribue à augmenter la fréquence et l'intense des chaleurs extrêmes, fortes pluies, sécheresses et incendies. Le réchauffement climatique entraîne l'élévation du niveau de la mer, l'acidification des océans et l'intensité des cyclones tropicaux.
Or, grâce aux progrès des connaissances scientifiques, nous savons que ces dommages sont désormais attribués au changement climatique d'origine humaine (B.1.1). Dans certains cas, ce changement a déjà exposé les sociétés humaines et le monde naturel à des risques intolérables et irréversibles, au-delà des limites auxquelles ils peuvent s'adapter (SPM.B, B.1). [Le précédent rapport du GIEC sur les impacts, en 2014, était prudent quant à l'ampleur des effets du changement climatique sur les sociétés humaines (A-1). Le nouveau rapport affirme que le réchauffement causé par l'homme nuit en fait aux sociétés humaines depuis des décennies].

Dans toutes les régions du monde, les gens souffrent des effets du changement climatique. La chaleur extrême tue et blesse des personnes dans le monde entier ; les événements extrêmes provoquent des traumatismes ; l'exposition accrue à la fumée des feux de forêt entraîne des troubles cardiaques et respiratoires ; certaines maladies deviennent plus courantes et se propagent dans de nouvelles régions (B.1.4).

Une tempête, une sécheresse ou une inondation a 15 fois plus de risque de tuer les habitants des régions les plus vulnérables que ceux des régions moins vulnérables, et la vulnérabilité des populations au changement climatique est influencée par les évolutions sociales passées, présentes et futures, y compris la marginalisation de certains groupes. (B.2.3 ; B.2.4).

Le changement climatique a eu des répercussions sur la production et la disponibilité des aliments, en particulier pour les populations les plus pauvres du monde, exposant des millions de personnes à une insécurité alimentaire aiguë. L'augmentation des événements extrêmes, la hausse des températures, la sécheresse, le réchauffement et l'acidification des océans résultant des émissions de gaz à effet de serre ont provoqué des pertes de récoltes et des pertes dans l'aquaculture et la pêche, ont ralenti la croissance de la productivité agricole et ont augmenté l'insécurité alimentaire et hydrique et la malnutrition (B.1.3 ; B.5.1).

Les risques augmenteront encore avec un réchauffement plus important (B.5.1). Si le réchauffement atteint 2°C, il ne sera plus possible de cultiver les cultures de base dans de nombreuses régions, notamment sous les tropiques, sans des mesures d'adaptation qui ne sont pas disponibles actuellement (C.3.4). La pollinisation et la santé des sols seront affaiblies par la poursuite du réchauffement, et les parasites et les maladies agricoles se répandront davantage. Les risques accrus de malnutrition seraient particulièrement élevés en Afrique subsaharienne, en Asie du Sud, en Amérique centrale et du Sud et dans les petites îles. (B.4.3).

Les phénomènes météorologiques extrêmes comme les inondations et les sécheresses - et l'insécurité alimentaire et la malnutrition qui en découlent - aggravent les crises humanitaires, poussent les gens à quitter leur foyer et, dans certains cas, prolongent et aggravent les conflits violents (B.1.7).

Le changement climatique cause des préjudices économiques, affectant particulièrement l'agriculture, la pêche, la sylviculture, le tourisme et la productivité du travail en extérieur, les événements extrêmes comme les cyclones tropicaux réduisant la croissance économique à court terme. Les individus se sont appauvris car le changement climatique nuit à la productivité agricole et à leur santé, et détruit leurs maisons et leurs biens - ce qui touche particulièrement les femmes et les personnes les plus pauvres. Les habitants des villes sont aussi particulièrement touchés par les vagues de chaleur plus fortes et les dommages causés aux infrastructures par le changement climatique (B.1.5 ; B.1.6). Les modes de développement non durables actuels rendent les populations et la nature plus vulnérables au changement climatique (B.2).

Les impacts du changement climatique sont de plus en plus complexes et difficiles à gérer (B5). Les événements extrêmes ont eu des impacts en cascade, par exemple les incendies de forêt ont nui à la nature, aux personnes, aux infrastructures et à l'économie (B.5.2). Les dommages subis par les économies et les sociétés s'étendent également au-delà des secteurs et des frontières, les chaînes d'approvisionnement internationales et les flux de ressources naturelles étant perturbés par les événements extrêmes provoqués par le changement climatique (B.5.3).

Les dommages causés au monde naturel par le changement climatique sont plus importants qu'on ne le pensait. La moitié de toutes les espèces étudiées ont modifié leur aire de répartition, beaucoup se sont éteintes localement et certaines espèces ont totalement disparu à cause du changement climatique - un exemple d'impact irréversible du changement climatique qui s'est déjà produit. Les chaleurs extrêmes provoquent la mort massive d'animaux et de plantes, et l'on constate une détérioration généralisée des écosystèmes (B.1.2).

La destruction des écosystèmes - par le changement climatique et d'autres activités humaines - rend la nature et les gens plus vulnérables et moins capables de s'adapter au changement climatique, ce qui affecte particulièrement les peuples autochtones et les autres personnes qui dépendent directement de la nature dans leur vie quotidienne (B.2.1).

Les villes et villages côtiers seront de plus en plus confrontés aux limites de leur capacité d'adaptation à mesure que le niveau de la mer continuera de s'élever (C.3.4). La population côtière exposée à une inondation si grave qu'elle ne peut être attendue qu'une fois tous les 100 ans augmentera de 20 % avec une élévation supplémentaire du niveau de la mer de 15 cm, et doublera avec une élévation du niveau de la mer de 75 cm [ce qui serait attendu d'ici 2100 si les émissions sont élevées ou d'ici 2150 si les émissions sont faibles] (B.4.5).
Les dommages causés par l'élévation du niveau de la mer peuvent également être aggravés lorsque la montée des eaux s'accompagne d'une augmentation des ondes de tempête et des fortes pluies, ce qui aggrave les inondations (B.5.1). [Le danger que les risques liés au changement climatique s'additionnent (compounding) ou déclenchent de nouveaux dommages ailleurs (cascade) est une caractéristique majeure de ce rapport et n'a pas été abordé en profondeur dans le rapport 2014 du GIEC].

La disponibilité de l'eau sera soumise à une pression croissante avec la poursuite de l'augmentation de la température (B.4.2). Les habitants des petites îles et des régions qui dépendent des glaciers et de la fonte des neiges risquent de manquer d'eau douce si le réchauffement se poursuit au-delà de 1,5 °C. Il s'agit là d'un exemple de cas où les limites de l'adaptation pourraient être atteintes si l'augmentation de la température se poursuit et où aucune adaptation ne peut empêcher des risques intolérables (C.3.4).

Si l'augmentation de la température dépasse 1,5°C, des écosystèmes entiers seront irréversiblement perdus - même si les températures sont ensuite réduites grâce à des mesures visant à éliminer le dioxyde de carbone de l'atmosphère - notamment les écosystèmes polaires, montagneux et côtiers, ainsi que les régions qui seraient touchées par la fonte des calottes glaciaires et des glaciers (B.6.1). Certains écosystèmes sont déjà à la limite de ce à quoi ils peuvent s'adapter, notamment certains récifs coralliens d'eau chaude, les zones humides côtières, les forêts tropicales et les écosystèmes polaires et de montagne (C3.3). [Il s'agit d'une évolution importante par rapport au précédent rapport du GIEC, qui se concentrait sur les risques liés à des niveaux de réchauffement plus élevés (B-2).

Le risque d'extinction des espèces uniques et menacées sera au moins 10 fois plus élevé si l'augmentation de la température se poursuit jusqu'à 3°C, par rapport à une augmentation limitée à 1,5°C - mais même à ce niveau inférieur de réchauffement, 3 à 14 % des espèces terrestres seront exposées à un risque très élevé d'extinction (B.4.1). L'Amazonie et certaines régions montagneuses risquent de subir une perte grave et irréversible de biodiversité si le réchauffement se poursuit jusqu'à 2°C et au-delà (B.5.2).

L'adaptation au changement climatique est essentielle pour réduire les risques liés au changement climatique et peut également améliorer le bien-être des populations, mais elle est sous-financée. L'adaptation n'est pas non plus une alternative à la réduction des émissions : si le réchauffement se poursuit, le monde sera de plus en plus confronté à des changements auxquels il est impossible de s'adapter.
L'adaptation est actuellement inférieure à ce qui est nécessaire pour réduire les risques liés au changement climatique. Jusqu'à présent, la plupart des mesures d'adaptation ont été fragmentées, à petite échelle, progressives et adaptées aux impacts actuels et aux risques à court terme. L'écart se creuse entre les fonds nécessaires à l'adaptation et les montants disponibles, en particulier pour les personnes les plus pauvres (C.1.2).

Les pays riches ont promis de fournir 100 milliards de dollars par an aux pays en développement d'ici 2020, à la fois pour réduire les émissions et pour s'adapter au changement climatique, mais cet objectif n'a pas été atteint et la plupart des fonds ont été consacrés à la réduction des émissions. Les pays en développement auront besoin de bien plus que cela pour s'adapter au changement climatique au cours des prochaines décennies.

Mais l'adaptation peut poser des problèmes, notamment lorsqu'elle se concentre sur un seul secteur ou un seul risque, ou lorsqu'elle privilégie les gains à court terme. Par exemple, les digues peuvent protéger les personnes et les biens à court terme, mais elles peuvent encourager les développements risqués et donc augmenter l'exposition à long terme (C4.1), tandis que les défenses dures contre les inondations peuvent remplacer ou briser les écosystèmes. Ce phénomène est connu sous le nom de maladaptation (C.4.2). L'irrigation peut épuiser les eaux souterraines et modifier le régime des pluies (C.2.1). La maladaptation touche particulièrement les personnes marginalisées et vulnérables (C.4.3).

Il est urgent de créer les conditions d'un développement qui permette aux populations et à la nature de faire face aux impacts du changement climatique de manière durable, sur la base de l'équité et de la justice sociale et climatique (D.1 ; D.1.3), mais cela deviendra de plus en plus difficile - voire impossible dans certains endroits - si l'on tarde à agir et si le réchauffement se poursuit, notamment au-delà de 1,5°C (D.1.1 ; D.5.1).

Les pertes et les dommages causés par le changement climatique augmenteront rapidement avec la poursuite du réchauffement, entraînant dans de nombreux cas des risques auxquels les populations et la nature ne pourront pas s'adapter. Si les émissions ne sont réduites qu'au rythme actuellement prévu, l'augmentation de température qui en résultera menacera la production alimentaire, l'approvisionnement en eau, la santé humaine, les établissements côtiers, les économies nationales et la survie d'une grande partie du monde naturel. Une réduction plus rapide des émissions est le seul moyen d'éviter cela.


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Quelles sont les conséquences du réchauffement climatique sur notre planète ?

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Quelles sont les conséquences sur notre planète ?

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